Accroître l’agilité du système d’information

12 octobre 2003 | Gouvernance du SI, Publications du Cigref, Publications par thèmes

Dans un temps où les systèmes d’information sont de plus en plus complexes, la réalisation des objectifs liés aux changements peut devenir une gageure : l’agilité du système d’information devient alors l’objectif principal de toute direction des systèmes d’information.

Les évolutions de la stratégie des entreprises, parfois accompagnées de modifications de leur périmètre, et la complexité croissante
de leurs métiers imposent souvent aux DSI de piloter des changements importants et rapides du système d’information. Les entreprises doivent pouvoir réagir rapidement aux mouvements des marchés, à la versatilité des besoins des clients, aux transformations des métiers des utilisateurs, à l’évolution des technologies… Le tout dans un environnement temporel de plus en plus ramassé.

Les facteurs d’évolution en faveur d’une démarche d’urbanisation du système d’information

La démarche d’urbanisation des systèmes d’information consiste à se doter d’un plan d’ensemble et de règles de construction pour anticiper, simplifier et piloter ces changements. Cette démarche est favorisée par quatre facteurs clés :

  • Dans un environnement concurrentiel de plus en plus affirmé, un système d’information agile devient un instrument important dans la conquête de nouveaux marchés ;
  • L’évolution vers la fourniture de services aux utilisateurs impose d’intégrer obligatoirement la notion de transversalité, le système d’information se doit d’être omniprésent, à tous les niveaux, pour tous les métiers de l’entreprise : il a obligation d’offrir une vision élargie pour garantir une cohérence globale ;
  • L’évolution des technologies favorise la prise en compte des nouveaux outils et méthodes de conception, d’intégration, d’interopérabilité. L’homogénéité et la standardisation permettent, en respectant la cohérence globale du système d’information, de rendre disponible tout ou partie des fonctionnalités applicatives.
  • La présence en entreprise d’une culture de référentiels. Le plan d’urbanisme, étant lui-même un référentiel de règles, de processus et de données.

La non-urbanisation de son système d’information pénalise l’entreprise

La non urbanisation d’un système d’information entraîne des problèmes pour les directions métiers et les directions des système d’information :

  • Difficulté à assurer de nouveaux services aux directions opérationnelles, notamment dans une logique internationale et transversale, et par conséquence obstacle à la volonté de développer et distribuer de nouveaux produits et nouveaux segments de marchés ;
  • Augmentation de tâches à non-valeur ajoutée, persistance et accroissement de la non qualité ;
  • Surcoût d’exploitation et de maintenance ;
  • Affaiblissement voire absence de la maîtrise sur le système d’information ;
  • Accroissement des risques et vulnérabilités favorisé par une obsolescence technique et architecturale ;
  • Difficulté d’intégration des nouvelles technologies associée à une non-maîtrise des évolutions logicielles.

Une logique d’investissement économique pour un projet d’entreprise

L’urbanisation d’un système d’information doit être pensée en termes de logique d’investissement économique, par définition risquée. C’est aux décideurs de fixer le niveau de risque acceptable en regard des gains probables escomptés.

Sans être ni un choix binaire ni dogmatique, la logique d’agilité est un impératif économique. Elle est d’abord faite pour améliorer la capacité du système d’information à servir la stratégie de l’entreprise. Il ne s’agit pas d’un projet technique. Les répercussions possibles dépassent largement le système d’information. Ses gains se répartissent entre les métiers et l’on peut affirmer que le gain total d’un projet d’urbanisation est supérieur à la somme des gains que peuvent en attendre les différentes directions.

Il est donc impératif que l’urbanisation soit pensée comme un projet d’entreprise avec un mode de financement adapté. Le calcul des budgets et des contributions des différentes directions et la fixation des objectifs collectifs et individuels devront être adaptés pour inciter l’ensemble des acteurs concernés à entreprendre et à participer à l’effort d’urbanisation. Une DSI sera peu encline à entreprendre et financer seule une démarche d’urbanisation.

Les coûts induits par une action d’urbanisation concernent principalement la formation des ressources humaines, les actions de communication et l’adaptation de l’organisation aux nouveaux enjeux. Un autre volet important du coût relève de la méthodologie sur laquelle la démarche doit s’appuyer : une connaissance formalisée et partagée des processus métiers, de l’architecture fonctionnelle et technique, des référentiels, objets de gestion, données… ou bien une intégration dans les méthodes en place de la dimension d’urbanisme, en commençant sans doute avec la méthode de conduite de projet et de maintenance des cœurs applicatifs métiers.

Les bénéfices attendus sont souvent qualitatifs mais la mise en œuvre d’indicateurs quantitatifs est souvent nécessaire. Le fonctionnement global de l’entreprise est amélioré, stratégiquement, organisationnellement (décloisonnement, ouverture, logique de groupe). L’agilité de son système d’information permet à l’entreprise de se positionner dans son environnement concurrentiel, en maîtrisant consciemment les risques. Les métiers voient le système d’information se recentrer sur eux en capitalisant et fiabilisant leurs connaissances, la DSI voit son rôle s’assouplir et s’étendre tout en diminuant les coûts et en améliorant son image au sein de l’entreprise.

Plus qu’un projet, l’urbanisation est un programme à ajuster en permanence et à inscrire aux objectifs de la DSI.

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