Page 35 - Gérer la diversité CIGREF-AFMD

Gérer la diversité du genre et de l’âge dans les équipes IT
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Ainsi, la norme dominante dans le secteur organise l
e schéma type d’un modèle de
carrière établi comme un standard
:
après quelques années de travail en sociétés de
service ayant permis d’acquérir plusieurs compétences techniques par la participation
à plusieurs projets, une extension progressive des compétences vers la gestion dirige
l’informaticien, un peu avant la quarantaine, vers des postes d’encadrement de projet,
au sein d’une entreprise utilisatrice.
Dans ce modèle, la composante « technique »
de la carrière est relativement courte,
étalée sur 10 ans d’expérience environ, ce qui
correspond également au temps de vie « moyen » des paradigmes technologiques.
Dans ce modèle standard, une complémentarité naturelle serait ainsi entretenue entre
jeunes et âgés :
aux jeunes le dynamisme et la passion pour la technique, aux âgés
la maturité et l’expérience de conduite de projets, et l’intériorisation de la culture et
des préoccupations plus larges de l’entreprise
.
Cette partition des compétences s’appuie également sur
deux modèles économiques
différents
:
Pour les SSII, le jeunisme permet de tirer lamasse salariale vers le bas et d’accentuer
ainsi le différentiel entre la facturation et la rémunération, en tablant par ailleurs sur
les dispositions à l’auto-formation et à la flexibilité. Ce modèle économique fait d’une
légère ancienneté (2-5 ans) un atout, puis rapidement (>6 ans), un inconvénient. Et
ce, non seulement du fait de l’accroissement du coût salarial, mais également du
fait du nombre relativement faible de positions, dans les SSII, valorisant pleinement
l’expérience et les compétences fonctionnelles. Ainsi, le
turn-over
des consultants
en SSII est, s’il ne nuit pas fondamentalement à la vie des projets (c’est-à-dire qu’il
survient, idéalement, lors des périodes d’inter-contrats), plutôt perçu positivement
par ces entreprises, notamment en cas de passage d’un consultant dans un « poste
fixe », où, éventuellement, il pourra au surplus officier en relais de son ancien
employeur.
Pour les entreprises utilisatrices, le recrutement de ces informaticiens disposant
de quelques années d’expérience en SSII permet également de disposer d’une main
d’œuvre formée, éventuellement testée à l’épreuve, lorsque l’embauche suit des
prestations réalisées dans le cadre de projets.
L’emprise d’une norme dominante
devenue désormais trop rigide