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Il a précisé qu’en une période très courte de 25 ans, trois événements s’étaient produits : l’invention de
l’imprimerie, la découverte de l’Amérique et la fin du Royaume Maure de Grenade. Ce qui a conduit à des
transformations profondes et des remises en cause de situations acquises. C’est clairement la difficulté à
laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui.
Les activités que nous avons au CIGREF, notamment celles animées par Patrick Hereng, le DSI de Total, nous
font penser que les PME innovantes ont toute leur place dans cet effort de transformation numérique dont
les grandes entreprises ne sont pas nécessairement capables seules. Nous avons en effet des positions
fortes, des positions acquises qu’il est difficile de remettre en cause. Dans les grandes entreprises, le
top
management
n’a pas nécessairement envie de regarder l’ampleur des ruptures et des transformations qui
se produisent et a plutôt tendance à penser que ces évolutions sont partielles, modestes, incrémentales et
resteront à la périphérie du cœur de métier, ce qui n’est absolument pas le cas. J’en veux pour preuve ce
qui s’est passé dans certaines industries évidemment comme la musique mais aussi le livre, les agences de
voyage, etc. car de fait, les consommateurs se transforment, leurs comportements se transforment. Ils ont
des attentes et des exigences nouvelles, une capacité de s’informer démultipliée avec le numérique et la
mobilité. La contraction de l’espace-temps est aussi un véritable facteur de changement des comportements.
Autre point bien mis en évidence par Henri de Castries, qui est aussi une des préoccupations récurrente du
CIGREF, c’est la capacité des grandes entreprises, quand elles ont accepté cette idée que le monde vit une
révolution profonde, de réaliser ces transformations qui sont aussi celles de leurs propres business models.
C’est difficile parce que les talents dont disposent les grandes entreprises sont d’une autre nature et elles ont
une certaine difficulté à recruter et à retenir de nouveaux talents susceptibles de les accompagner dans cette
transformation. Des talents qui se trouvent plutôt dans les PME innovantes. C’est donc aussi un challenge
pour les ressources humaines.
Nous avons une véritable opportunité de coopérer avec ces PME pour conduire ensemble la transformation
du monde numérique. Opportunité réciproque. La semaine dernière, lors des
Monaco, je suis intervenu avec Philippe Berna, Président du Comité Richelieu. Nous avons pu exprimer
ensemble ces mêmes convictions, à savoir que nos destins devaient être fortement interpénétrés et que
d’ailleurs nous allions œuvrer pour mieux maitriser les risques à liés à ces transformations numériques, en
créant un
serious game
qui constituera une opportunité de travailler ensemble.
Les
défis
du
CIGREF pour
2013
Pour aborder nos défis 2013, je voudrais dire que nous sommes dans un monde où nous ne devons pas avoir
de certitudes parce que ce qui est vrai à l’instant ne l’est plus le lendemain. Pour conduire ces transformations,
nous devons aussi accepter quelques échecs. C’est ce que nous appelons «
test and learn
» dans notre
jargon. Nous ne sommes plus dans un monde de silos, nous sommes dans un monde ouvert dans lequel
la transversalité est un élément clé, dans lequel la confiance et la capacité à accepter un peu moins de
contrôles, sont extrêmement importantes.
Les défis 2013 vus par les DSI lors du traditionnel diner des DSI, traditionnel jusqu’à un certain point puisque
cette année nous avions décidé de ne pas avoir d’invité, d’être entre nous pour nous dire et échanger sur ce
qui nous préoccupe. Ces préoccupations n’étaient pas très loin des challenges que je viens d’évoquer, ce qui
est important si, en tant que DSI, nous voulons être des acteurs majeurs de cette transformation numérique.