Culture numérique, comment valoriser le partage de connaissances ?

partage-connaissancesL’intelligence collective comme source de création de valeur

L’intelligence collective, le partage de connaissances sont le thème du chapitre II de l’ouvrage du CIGREF « Entreprises & Culture Numérique ». Quelles en sont les questions ?

On peut imaginer que s’il est un sujet consensuel au sein d’une entreprise, c’est bien celui-ci. Mais il n’en questionne pas moins le numérique ! L’ouvrage cite d’ailleurs les propos de Benoît Sillard : « Le partage est créateur de valeur […] mais l’entreprise voit mal comment y retrouver son compte. C’est la raison pour laquelle son premier réflexe est d’utiliser la propriété intellectuelle et industrielle. […] Pourtant sur nombre de secteurs innovants de rupture, la logique du partage diminue les coûts et les risques »1

De leurs côté, Edward Malecki et Bruno Moriset, précisent que la culture du partage n’en est encore qu’à ses débuts dans l’entreprise contemporaine : « Si ces pratiques existent dans l’espace privé, notamment chez les jeunes publics, les salariés ne développent pas suffisamment ces pratiques dans leurs entreprises, et ce, pour des raisons de culture d’entreprise »2.

ebook-entreprise-culture-numerique-cigrefPartager la connaissance n’est-ce pas aussi partager le pouvoir ?

La culture numérique se revendique comme étant une culture du partage. Mais peut-on se soustraire de quelques formes entretenues d’individualisme ? Parce que, culturellement, partager la connaissance, c’est aussi décider du partage du pouvoir. Cela suppose des droits et des devoirs de la part de chacun des acteurs, et donc des pratiques à réguler :

  • Dans quel cadre réguler ces pratiques ? Que partage-t-on, avec quel dispositif, pour quelles finalités ?
  • Comment donner sens au mot « partage » dès lors qu’il s’exprime sous forme numérique ? Comment veiller à ce que :
    – il ne se limite pas au seul échange électronique (au moins pour les salariés) ?
    – la convivialité demeure au centre de la relation ?
  • Quelles sont les séquences de mise en œuvre du partage de la connaissance : entre salariés, entre fournisseurs, entre clients ? Le tout combiné ? Faut-il encore que ce qui en découlera aboutisse sur des effets concrets ?

Cela ne peut-il bousculer l’ordre établi (par exemple, un test-and-learn s’inscrivant dans une pensée stratégique claire, mais contingentée par le time-to-market, risque de bousculer les processus budgétaires en place). Pour qu’il y ait partage durable, il faut qu’il y ait transformation : comment et avec quelles instances (scoring, structure de R&D) ?

L’intelligence collective doit être un état d’esprit partagé par tous, un « combat » de tous les instants car chacun tend naturellement à agir en fonction de son périmètre de responsabilités. Quand les initiatives ne collent pas à ces valeurs que se passe-t-il ?

Télécharger le chapitre II : L’intelligence collective comme source de création de valeur

______________________

1 Maîtres ou esclaves du numérique ? Eyrolles, (2011)
2 The Digital Economy: Business Organization, Production Processes, and Regional Developments, Routledge, (2008)

ligne-fine

Catégories
Un commentaire
  1. Bérénice

    Dans le monde du travail, qui n’a pas appris, parfois à ses dépends, que l’information est une des armes du pouvoir ?
    Et ce n’est rien de le dire dans la politique par exemple !
    Alors oui le partage de connaissances est facilité, voire incité par la techno, mais les mentalités, elles, n’ont pas évolué. Les comportements non plus.
    Ce qui est à craindre c’est que, quand on joue le jeu du partage, enrichissant pour soi-même et pour l’entreprise, certains moins bien intentionnés en profite pour s’arroger le pouvoir et la reconnaissance.
    C’est dans la nature humaine, il serait dommage que le numérique serve à favoriser ces comportements. C’est un sacré défi pour le management qui devra être vigilant et pour les salariés qui devront éviter d’être naïfs !

0 Pings & Trackbacks

Laisser un commentaire