Documentaliste, webmestre puis… curator !

Lorsque l’information « croît et multiplie », le langage et les métiers qui la servent s’adaptent !

A l’origine, il y eut le livre et vint le « bibliothécaire » (du grec biblion : livre et de thêkê : lieu de dépôt) soit le « gardien du dépôt des livres ». L’information se diversifiant, il y a un siècle environ naquit le métier de « documentaliste », héritier d’une partie des fonctions de l’archiviste-bibliothécaire. Quand la révolution industrielle produit de nouveaux secteurs d’activités, le traitement de l’information doit s’adapter, se structurer. Puis vinrent les années 70 et l’informatisation des entreprises. L’informatique documentaire transforme le métier de documentaliste. Les technologies de l’information déferlent et, avec Internet, la documentation « tombe » peu à peu entre les mains du « webmestre » (webmaster). Si le terme « webmestre » désigne, au sens large, la personne chargée du site web de l’entreprise, il recouvre essentiellement la gestion de l’information, la veille, la structuration et la mise à jour des contenus. Apprécié pour les nouvelles compétences que requiert l’information numérique : sémantique adaptée au mode de lecture de l’internaute et aux exigences de visibilité imposées par les moteurs de recherche, originalité, réactivité, le webmestre se distingue également quand il sait générer du trafic sur le site dont il s’occupe et s’adapter aux normes d’accessibilité W3C.

Mais aujourd’hui, un nouveau mot entre dans l’histoire de l’informatisation des entreprises. Alors que les robots intelligents ne sont déjà plus de la science fiction, tel le Terminator des années 80, voici le « curator » des années 2010, nouveau héros de l’information !

Le terme vient de « curation » qui désigne par extension : le gardien d’un héritage culturel au sens « bibliothécaire » (on y revient !) ou conservateur de musée. Même si en français ancien la « curation » s’appliquait au traitement d’une maladie !

Les contours de la fonction de ce nouveau missionnaire de l’information sont encore imprécis. Ils englobent des fonctions de veille et, comme un conservateur de bibliothèque, des fonctions de classement, d’inventaire… Le curator collectionne, agence, partage les contenus veillés, glanés sur le web, y compris sur les réseaux sociaux, propres à la thématique, au secteur concurrentiel de l’entreprise. Il ne rédige plus, il rassemble et rediffuse des contenus qu’il aura jugés pertinents !

Le futur d’aujourd’hui sera demain l’histoire… Quand les tempes de la Génération Y commenceront à grisonner, une sorte de cyborg, le « digital curator » du CIGREF, agrégateur intelligent, exhumera peut-être cet article, le sourire numérique (en 3D bien sûr) embué de pixels nostalgiques…  pour le publier dans les nuages!

Pour en savoir plus sur les autres métiers existants dans les Directions des Systèmes d’Information (DSI), en 2009 le CIGREF a mis à jour sa « nomenclature des métiers ». On constate à travers cette distribution des Ressources Humaines, les changements organisationnels des DSI et leur alignement sur la stratégie de l’entreprise.

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Un commentaire
  1. Sylver

    La curation, ce nouveau mode de publication commence à faire débat. Comme tout ce qui est nouveau ? Peut-être pas. Il n’est pas sûr que Google apprécie de voir ce qui peut s’apparenter à de la “duplication de contenus” se développer. Alors peut-être que le curator a peu d’avenir !

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