Loi de Moore, chronique d’une mort annoncée…

loi-de-mooreRetour sur l’histoire de la fameuse loi qui n’en est pas une… la « loi de Moore » 

Cette histoire commence le 19 avril 1965, lorsque Gordon Moore, docteur en chimie, publie dans l’Electronics magazine, la célébrissime prédiction selon laquelle « le nombre de transistors intégrés dans les circuits intégrés en silicium double tous les 2 ans ». Pour émettre ce pronostic, il s’appuie sur le fait que depuis 1959, date de l’invention des semi-conducteurs, ceux-ci voyaient leur capacité doubler chaque année. Il part donc du postulat que cette croissance va se poursuivre au moins pendant une dizaine d’années.

En 1975, Gordon Moore revoit cette hypothèse en s’appuyant sur le fait que c’est désormais le nombre de transistors des microprocesseurs (et plus seulement les circuits intégrés) sur une puce de silicium qui doublera tous les 18 mois. Si cette fameuse « loi de Moore » ne relève d’aucune véritable « loi physique », elle s’est cependant révélée exacte. 

La cure d’amaigrissement des transistors, ces passagers clandestins de nos appareils électroniques !

Replique-premier-transistorLe transistor, point de départ de la Loi de Moore, a été inventé par trois Américains : William Shockley, John Bardeen et Walter Brattain, le 23 décembre 1947. Pour cette invention, ils reçoivent le Prix Nobel de physique en 1956. Les transistors sont fabriqués de façon industrielle dès le début des années 1950 à l’instigation de Norman Krim (parfois appelé Monsieur Transistor).

Certes, ce n’est pas aux « transistors » que l’on pense en premier lorsque l’on utilise nos appareils électroniques. Ce composant électronique, présent dans nombre de nos objets quotidiens, est pourtant un véritable champion en matière de cure d’amaigrissement !

Pour mémoire, lorsque Gordon Moore rédige sa « loi », une puce abrite une trentaine de transistors. 5 décennies plus tard, la puce d’une simple carte bancaire en héberge environ mille. Certaines en comptent des dizaines de millions dont la taille s’écrit en nanomètres1. En 2008, le plus petit transistor était de 45 nanomètres. Depuis, une des plus petites dimensions atteintes est 22 nanomètres, ce qui représente un peu moins de 100 atomes de diamètre. Or, plus on parvient à réduire la taille des transistors, plus on peut mettre de composants sur de petites surfaces. Et plus les surfaces sont faibles, plus on augmente l’efficacité de chaque transistor.

Mais cette course à la miniaturisation aura-t-elle une fin ?

Près de 50 ans et maintes fois condamnée… la Loi de Moore touche-t-elle à sa fin ?

En 1997, Gordon Moore lui-même pronostique la fin de cette croissance exponentielle, indiquant qu’elle trouverait ses limites avec la taille des atomes vers 2017 !

Visionnaire encore, puisque désormais un transistor hébergé sur un seul atome est entré dans le domaine du réel ! Ce transistor monoatomique met résolument le pied dans la porte de l’informatique quantique.

Pour certains scientifiques, cette miniaturisation extrême semble signer la fin de Loi de Moore au sens où elle aurait atteint les limites du possible. Est-il possible en effet de descendre en dessous de la taille de l’atome ou de peupler celui-ci d’un nombre supérieur de transistors ?

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1 Le nanomètre = un milliardième de mètre = 10-9 m

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