Le Cigref publie, sous forme de rapport, la restitution des travaux de son groupe de travail en collaboration avec Numeum sur le thème « Nouvelles organisations du travail ».
Les travaux ont été pilotés par Corinne Dajon, Membre du Comité de Direction Groupe en charge de l’organisation et des systèmes d’information d’AG2R LA MONDIALE, Vice-Présidente du Cigref, Cyril Malargé, CEO France Sopra Steria, Administrateur Numeum, Marie-Sylvia Acito, Directeur Transformation RH et managériale Sopra Steria, Loïc Rivière, ancien Délégué général de Tech In France, et Françoise Farag, Président de Salvia Développement et Trésorière de Tech In France.
Le Cigref s’est associé à Syntec Numérique et Tech In France (aujourd’hui Numeum) afin d’accompagner les organisations dans leur transformation vers des modes de travail hybrides visant une meilleure articulation entre les formes de travail à distance, mobiles, et sur site.
La crise sanitaire a fait émerger ces nombreux challenges qui ont été surmontés avec brio par la majorité des organisations. Mais les adaptations impliquées par la crise sont-elles vouées à se convertir en transformations structurelles des modèles organisationnels ou bien s’évanouiront-elles dès lors que la menace d’autres crises s’éloignera ?
Ce livrable s’attache donc à décrire, à partir des constats posés par les acteurs du numérique représentés par les deux associations, le sens, la valeur, les bénéfices, mais aussi les points de vigilance liés aux transformations des organisations vers des modèles de travail hybrides.
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Le télétravail pendant la crise Covid-19 a été globalement une bonne expérience qui a permis à chacun de se réinventer dans ses modes de travail, d’animation et d’utilisation des outils collaboratifs et de se projeter dans l’après. Cette période a été une révolution culturelle importante mais qui, pour être pérenne, doit pouvoir s’ancrer dans un cadre, certes plus flexible mais bien orchestré.
Vers une hybridation des modes de travail ?
Le gain en productivité des équipes en télétravail et la continuité de la majorité des projets portés par les organisations pendant les périodes de confinement tendent à conforter l’idée d’une évolution possible des organisations sur le long terme vers une hybridation des modes de travail, entre la présence sur site, la mobilité et le travail à domicile. Les limites du télétravail ne sont néanmoins pas négligeables : le défaut de rencontres en présentiel impacte les collectifs de travail, l’innovation et l’attachement à l’entreprise. Mais ces constats sont issus d’une situation particulière, la crise sanitaire liée au Sars-Cov-2, qui a certes permis de réaliser un test grandeur nature, mais dans un contexte contraignant, brutal et long. Un équilibre reste à trouver pour tirer le meilleur parti de cette expérience inédite et rendre les modes de travail plus flexibles.
Aujourd’hui les constats sont plutôt stimulants : le collectif social, essentiel au travail, est revalorisé, l’appropriation massive des outils numériques a généré une montée en compétence rapide et inédite, les espaces de travail sont repensés de manière à être plus adaptés à une hétérogénéité de situations de travail, et enfin les notions d’autonomie, de confiance et de sens au travail sont plus que jamais des indicateurs clés de l’attractivité des organisations, garantissant l’engagement et la motivation des collaborateurs. Il ne faudrait néanmoins pas sous-estimer deux écueils principaux : l’usure naturelle qui touche les équipes en mode distanciel d’une part, et la perte parfois silencieuse du sentiment d’appartenance à un collectif ou une entreprise, d’autre part. Ces deux risques soulignent l’importance de la définition collective du sens et des valeurs portés par les organisations et de la nécessaire symétrie des attentions entre clients et salariés.
Capitaliser sur les enseignements de la crise et lancer une véritable transformation
La conviction partagée par les participants du groupe de travail Cigref-Numeum est qu’il est nécessaire de tirer les leçons et les bénéfices de cette période exceptionnelle pour enclencher une transformation durable vers des modes de travail hybrides à grande échelle, en intégrant tous les challenges qui se posent encore.
Ce rapport est accompagné d’un guide de bonnes pratiques qui, loin d’être exhaustif, a vocation à donner des indications pour mieux répondre aux enjeux que posent les modes de travail hybrides, autour de six axes structurants : organisation des équipes, pratiques managériales, espaces de travail, outils collaboratifs, sécurité et cybersécurité, et enfin qualité de vie au travail.