Le lien entre développement des TIC, croissance du PIB et productivité des firmes semble être aujourd’hui établi, sanctionnant la fin du « paradoxe de Solow », même si les liens de causalité et la nature exacte de la contribution des TIC à la croissance restent sujets à investigation.
Par contre, et contrairement aux anticipations imprudentes des marchés financiers, les investissements en TIC ne se traduisent pas, au-delà de l’effet immédiat de substitution du capital au travail, par une meilleure profitabilité des firmes dont le taux de profit réel reste bas.
Une comparaison avec les révolutions technologiques précédentes permet de comprendre la dynamique des cycles technologiques qui s’inscrivent dans le temps long. Ce temps long est lié aux transformations en profondeur des organisations et des sociétés qui seules peuvent permettre de tirer profit des innovations technologiques.
Nous entrons dans un nouveau cycle technologique où la création de valeur repose sur des flux continus de création de connaissances qui génèrent de nouvelles opportunités basées sur la combinaison des technologies entre elles. Leur intégration dans des produits résultera d’une nouvelle architecture des processus d’innovation et des partenariats, au-delà du périmètre juridique de l’entreprise.
D’une activité support, l’innovation devient une activité centrale. Après avoir porté sur les technologies, celles-ci sont maintenant à maturité et l’heure est plus à l’intégration et à la consolidation qu’à la poursuite d’une sophistication inutile. Cela suppose et permet un rééquilibrage des relations en faveur des entreprises et organisations utilisatrices. Le soutien de ce processus requiert une évolution des cadres institutionnels où le rôle des pouvoirs publics est essentiel et une approche nouvelle du pilotage stratégique dans un environnement turbulent qui suppose un lien fort avec la recherche.
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