L’Intelligence artificielle dans les entreprises : de la transition numérique à la « transition intelligente » !
Dans le prolongement de son colloque, le CIGREF publie un Livre Blanc « Gouvernance de l’Intelligence Artificielle dans les entreprises », réalisé en partenariat avec le cabinet Alain Bensoussan Avocats. Ce Livre Blanc présente les principales conclusions du Cercle Intelligence Artificielle, créé pour explorer les enjeux managériaux, éthiques, juridiques, liés à la poussée de l’Intelligence Artificielle.
A partir du cadre historique, en passant par ses définitions (générale et technique), ses modes d’expression (robots, avatar, chatbots…), ce livre blanc apporte une vision prospective qui permettra à l’entreprise d’anticiper le passage de la transition digitale qu’elle est en train de vivre à la « transition intelligente » !
En effet, l’entreprise doit être en mesure d’anticiper, par exemple, l’évolution des compétences nécessaires au management de l’entreprise d’ici à 2020. Elle doit également pouvoir appréhender l’évolution de la réglementation face aux nouveaux enjeux de l’Intelligence Artificielle.
Au sommaire du Livre Blanc : anticiper les évolutions culturelles, juridiques et éthiques liées à l’IA…
Evolutions culturelles
Les entreprises sont confrontées à des situations émergentes et doivent s’adapter à des contextes spécifiques. L’intelligence Artificielle peut entrer dans l’entreprise par des portes bien différentes. Pour autant elles devront s’appuyer sur des architectures permettant la cohérence de leurs interfaces. Comment anticiper cette transformation à la fois technique et culturelle, au sein d’une grande organisation ?
« Avec l’intelligence artificielle, l’IT passe finalement du support au pilotage. Cela nécessite également de restructurer le SI, car nous avons affaire à une nouvelle informatique ».
En impactant les manières de travailler, l’Intelligence Artificielle interroge la place de l’humain au sein de l’entreprise : « l’intelligence artificielle ne saurait trouver sa place dans les entreprises sans intelligence humaine pour la superviser. Elle doit être avant tout une aide à la décision ».
L’IA sur le plan juridique
L’Intelligence Artificielle apparaît actuellement uniquement dans deux définitions légales et normatives. Le référentiel légal va devoir s’adapter, que ce soit sur la robotique intelligente ou sur les différentes formes de l’Intelligence Artificielle. Propriété intellectuelle, protection de l’innovation par le droit d’auteur, protection des algorithmes, du savoir-faire, des données à caractère personnel… sont au sommaire de ce Livre Blanc.
Abordée également la question du droit prospectif : « L’IA, du fait de son autonomie, a un degré d’imprévisibilité dans le cadre de son interaction avec les êtres humains. Or, en l’état actuel, aucune règle ad hoc n’est applicable à la responsabilité délictuelle de l’IA ».
L’IA sur le plan éthique
Les craintes liées au développement de l’intelligence artificielle font débat. La délégation de tâches à haute responsabilité (décision, recommandation) à des machines pose quant à elle la question du libre arbitre et de la place laissée à la pertinence de l’interprétation humaine.
Ces problématiques mettent les dirigeants d’entreprise face à deux types d’éthiques : l’éthique des usages et l’éthique de la conception (by design). Se pose donc les questions de l’avenir de l’emploi et de l’acceptation sociale.
On ne saurait sans doute pas faire l’économie d’une réflexion éthique « de manière transverse, à plusieurs niveaux (éthique sociétale, éthique des usages, éthique de la conception…) sur le développement des Intelligences Artificielles ». L’enjeu est de « saisir la complexité du sujet et mieux comprendre les freins et leviers à actionner pour accompagner au mieux les opportunités à venir ».
Konstantinos VOYIATZIS (Edenred),
co-Président du Cercle Intelligence Artificielle – CIGREF
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