La 26ème édition des « Entretiens Numériques d’Opio » s’est tenue cette année sur le thème « les stratégies gagnantes de l’IT pour l’Entreprise 2020 ». Elle était présidée par Hubert Tournier, DOSI du groupement des Mousquetaires et DG Stime.
La transformation numérique au menu des Ateliers de travail proposés aux DSI et à leurs Fournisseurs
C’est à près de 200 participants, DSI et fournisseurs, qu’Hubert Tournier a dévoilé le programme des Ateliers de travail de ces Entretiens Numériques 2015…
« Je suis ravi d’y retrouver beaucoup d’anciens et la sympathique équipe de Finaki. Cela donne à cet événement un caractère quasi familial auquel nous sommes tous attachés. Comme chaque année, nous avons également le plaisir de découvrir de nouveaux visages.
Ce rendez-vous annuel des DSI et des fournisseurs IT permet de travailler ensemble dans un cadre détendu, celui du Club Med. Ces travaux feront l’objet de restitutions aux autres groupes, auxquelles chacun participera activement. Même si le côté « auberge espagnole » est assumé, l’objectif est que chacun reparte de ces 3 jours, avec a minima l’indication d’un niveau de maturité sur les différents sujets que nous allons aborder, et idéalement des pistes à approfondir à son retour dans son entreprise.
Au-delà du thème indiqué : « les stratégies gagnantes de l’IT pour l’Entreprise 2020 », nous allons surtout continuer à explorer la « transformation numérique », puisque certains sont déjà en plein dedans, et d’autres peut-être pas encore assez.
A Opio, les DSI anticipent le Futur numérique de l’entreprise et la place prise par l’Humain
Quand nous avons travaillé avec l’équipe de programme, ce qui nous est apparu spontanément, c’est l’envie de parler du futur. Ce n’est peut-être pas très original, parce que quand on regarde l’historique des thèmes de ces Entretiens d’Opio depuis 26 ans, on voit qu’on l’a déjà fait à 15 reprises !
Peut-être est-ce lié à la jeunesse de l’équipe de programme ? Mais nous avons toute l’année pour plancher sur les problèmes du quotidien, et ces quelques jours à Opio, avec toute la matière grise rassemblée ici, constituent une belle occasion de sortir le nez du guidon, dans un partenariat constructif entre les DSI et leurs fournisseurs, de partager ainsi les préoccupations de chacun, de voir comment on peut construire une relation peut-être nouvelle.
Nous souhaitions aussi parler de l’humain. Car quand on pense au numérique, au-delà des aspects techniques, on est dans les usages, et donc dans cette dimension humaine. Nous le ferons principalement en dehors de nos Ateliers de travail, avec des conférences qui nous permettront d’aller dans cette direction.
Nous n’oublions pas la technologie, mais nous avons pris le parti de traiter les thématiques retenues sous l’angle des enjeux stratégiques pour les entreprises, plutôt que sur celui de la « quincaillerie » technique.
Voici maintenant la présentation du menu de ces entretiens, une série d’ateliers de travail pour explorer les différentes facettes de la « transformation numérique ».
La contribution de la DSI au business de l’entreprise
Il nous a paru essentiel de mettre le client au premier rang de nos préoccupations. Le client de la DSI est traditionnellement celui qui commandite les projets et les services afférents. Mais avec le numérique, nous avons l’opportunité de toucher le client de notre client, c’est-à-dire, dans mon cas, celui de la grande distribution, le consommateur, et dans d’autres secteurs, le client final.
Ce premier atelier aborde donc une vision exogène de la DSI : qu’est-ce que l’on va faire dans le domaine de la transformation numérique pour notre entreprise, surtout quand celle-ci ne s’est pas encore lancée. C’est une nécessité vitale ! Les entreprises qui n’ont pas encore pris ce train, et qui se retrouvent désintermédiées dans la relation avec leurs clients, peuvent être reléguées ou même disparaitre. Nous avons manifestement un rôle à jouer pour les accompagner dans cette transformation numérique.
Rôle et positionnement du DSI dans la transformation numérique de l’entreprise
Cet atelier complémentaire, ou symétrique, a quant à lui plutôt une vision endogène. Côté DSI, comment cela se passe, qu’est-ce que l’on peut faire, que faut-il transformer au sein de la DSI avant d’essayer de transformer les autres métiers pour faire face aux enjeux ?
Les équipes IT de demain et nos écosystèmes numériques
Sur le front des moyens, le plus important reste celui des Hommes qui composent nos équipes et celles de nos partenaires.
Cet atelier part du constat que la technologie évolue extrêmement vite. Si vite parfois que l’on n’a pas le temps d’observer les nouveautés. Et si on les a détectées, pas le temps de s’y arrêter un peu pour essayer de les maîtriser ou de les mettre en œuvre. Parfois on doit faire des impasses, et l’on s’aperçoit que le temps de rattraper une technologie déjà sortie, il y en a eu de nouvelles. Et finalement, la frontière s’est déplacée. Cela nous amènera sans doute à revisiter la manière dont on intègre les compétences dans une DSI. On aura besoin de regarder de quelle façon avoir une logique de vases communicants entre la DSI et son écosystème, nos grands fournisseurs.
Le CIGREF vient d’être sollicité par le Conseil Général de l’Economie sur les profils de compétences dont on va avoir besoin dans le domaine du numérique. Cet atelier pourra apporter sa pierre à l’édifice.
Par ailleurs, sur le plan humain, certaines choses sont lourdes à traiter. Il peut y avoir des résistances dans nos propres équipes par rapport à cette transformation numérique. Dans les DSI, nous sommes depuis des années des transformateurs des métiers des gens qui nous entourent. C’est une des premières fois où nous sommes nous-mêmes amenés à automatiser une part de nos métiers. Comment cela se manifeste, comment est-ce vécu par les gens qui sont au cœur de cette évolution ?
Egalement sur le plan humain, comment tirer partie de la transformation des écosystèmes numériques entre nos équipes et celles de nos fournisseurs ? Comment construire vraiment cette relation partenariale que nous appelons tous de nos vœux ?
La dette technique
Parmi les freins de la transformation numérique, il y a notamment celui de « la dette technique ». Si l’on prend un exemple dans le domaine des données, on parle de « big data », mais on a trop souvent pas encore traité la question de leur urbanisation ! On cherchera des approches créatives sur la vision de cette dette, qui n’est pas forcément quelque chose de négatif, puisqu’elle est parfois vue dans d’autres contextes comme un levier, une source d’opportunités.
La confiance numérique
La généralisation du numérique dans nos entreprises et dans la société se heurte souvent à l’obstacle de la confiance. On parle au moins depuis le début des années 2000 de confiance numérique. A l’époque, avec le Ministère de l’Economie et des Finances, on essayait de faire un certain nombre d’actions pour engendrer cette confiance et libérer ainsi l’activité économique issue du monde numérique. C’est toujours d’actualité. On a avancé, mais les risques se sont renforcés plus vite que notre capacité à rassurer.
Le projet de règlement européen sur la protection des données personnelles serait en phase finale d’approche. Ce sujet est assez complexe et porteur d’enjeux à traiter au plus niveau des entreprises puisque des amendes colossales sont prévues pour ceux qui ne seront pas en conformité concernant la protection des données, de leurs clients notamment.
Sécurité numérique, le serious game CIGREF
Un des moyens de se préparer à la sécurisation des données vous est proposé par le CIGREF, sous la forme d’un « serious game » élaboré avec différents partenaires. Il a vocation à vous sensibiliser sur le sujet, en vous confrontant à certaines situations dans un cadre ludique. Vous pourrez ainsi vous poser des questions sur la façon de vous préparer. Si vous participez à ce jeu, vous aurez la possibilité de gagner une formation pour un membre de votre équipe à la session 2015-2016 du cycle CIGREF-INHESJ dédié à la sécurité des usages numériques.
L’enjeu stratégique des données
L’atelier suivant, technologique, mais que l’on voudrait traiter sous un angle stratégique, porte sur la donnée. Nous disons parfois à la STIME que « Internet est une arme de désintermédiation massive ». Comment faire pour que cela n’arrive pas ? Ne pas laisser quelqu’un se mettre entre le client et l’entreprise, lui couper la valeur sous le pied. Quand cela peut arriver, c’est souvent par le biais des données, un actif stratégique vulnérable. Ce thème des données pose beaucoup de questions. On entend souvent que les données sont le pétrole du numérique, c’est donc un enjeu de valeur. Va-t-on choisir de la capter, de la partager avec le client final, avec un écosystème d’entreprises, voire avec l’Etat au travers d’une fiscalité dédiée ?
L’Internet des Objets
Peut-être vous demandez-vous si vous êtes concernés par l’Internet des objets dans vos entreprises. Il est urgent de se poser cette question, si ce n’est déjà fait, parce que ce sujet est vraiment stratégique. Certaines entreprises sont actuellement en train de prendre les meilleures places et ne laisseront que des miettes aux retardataires. Avec l’Internet des objets, on va aller bien plus loin que ce que l’on savait faire jusqu’à présent en matière de connaissance client. On ira cette fois jusque dans leurs foyers (smarthome), voire dans leurs corps (smartbody). La prolifération des capteurs va également avoir des enjeux sécuritaires, et nécessitera une gestion véritablement massive des données ».