À l’occasion de la première conférence de presse du Cigref dédiée aux relations de ses entreprises et administrations membres avec les fournisseurs du numérique, Bernard Duverneuil, Président du Cigref, et Philippe Rouaud, Président du Club Relations Fournisseurs du Cigref, ont appelé à un comportement commercial plus mesuré des grands éditeurs, à une relation équilibrée et transparente (gagnant-gagnant) et à des partenariats d’innovation.
Équilibrer la relation entre grandes entreprises et fournisseurs de services numériques pour innover
Le marché mondial des licences logicielles et des services numériques, dont le cloud, se concentre entre les mains de quelques grands acteurs internationaux, essentiellement américains. La qualité de la relation entre cette poignée d’éditeurs, et les grandes entreprises et administrations françaises, est essentielle au regard de nos enjeux de compétitivité, d’agilité et de performance. Dans un contexte où l’innovation métier repose en grande partie sur les outils et services numériques, la relation avec ces fournisseurs est cruciale. Avec l’irruption des technologies, dont le cloud qui bousculent les modèles de rémunération des grands fournisseurs et éditeurs de logiciels, cette relation s’est considérablement détériorée, depuis quelques années.
Alerter sur les risques et les irritants des pratiques de certains fournisseurs
Les membres du Cigref dénoncent les pratiques contractuelles et commerciales jugées archaïques, voire potentiellement abusives, de certains grands éditeurs qui occupent une position de force sur le marché et paradoxalement risquent d’assécher l’innovation. Les grandes entreprises et administrations françaises étudient des solutions alternatives à ces fournisseurs historiques, par exemple l’open source dont le modèle ouvert et coopératif est propice à l’innovation, et à l’émergence ou à l’attraction des talents.
Les membres du Cigref se sentent enfermés dans des modèles de contrats et de tarification inadaptés aux besoins de flexibilité du marché, et aux nouveaux usages. Les pratiques de la plupart des éditeurs visent souvent à accroître artificiellement leur chiffre d’affaires dans un marché atone. Les membres du Cigref font face chaque jour aux promesses non tenues du cloud, à des modèles de licences à bout de souffle adossés à des tarifications complexes, à des audits longs et hostiles, ou encore des contrats générant des dépendances, des problématiques de sécurité et de protection des données auxquelles les fournisseurs n’apportent pas toutes les réponses.
Parmi les pratiques les plus irritantes des éditeurs, les membres du Cigref relèvent particulièrement :
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Elargir à l’Europe la réflexion pour l’indépendance et la compétitivité des entreprises
Cette domination du marché interroge les membres du Cigref sur leur dépendance vis-à-vis de quelques multinationales, en majorité américaines, et bientôt chinoises.
Dans ce contexte, le Cigref travaille avec ses homologues européens réunis au sein d’EuroCIO, pour d’une part, discuter avec les représentants Europe et Corp. des fournisseurs pour influer sur leurs pratiques, et d’autre part alerter la Commission européenne sur les enjeux de réversibilité et d’interopérabilité mais aussi de souveraineté, et la nécessité de créer ses propres champions européens dans le cadre du digital single market.
En conclusion, le Cigref appelle de ses vœux le rétablissement d’une relation commerciale équilibrée et apaisée, s’appuyant sur une transparence et une prévisibilité des coûts, et une offre garantissant un minimum d’indépendance pour ses membres dans le choix et l’évolutivité de leurs solutions.
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