Combien sommes-nous à avoir le réflexe de solliciter Google dans sa fonction « moteur de recherche » pour la moindre de nos questions ? A quelle heure tondre la pelouse, les avis de consommateurs sur un produit à la mode, le programme de la dernière conférence SMX Paris, grand-messe du référencement… Justement, si on voulait entendre parler de Google, c’est là qu’il fallait aller !
Dans le monde numérique, sans Google point de salut !
Pendant deux jours de conférences non-stop, le maitre-mot décliné en tous sens ce fut « sans Google, point de salut ! ».
Chacun des intervenants s’est appliqué à montrer comment et pourquoi optimiser sa présence sur le web, et que pour cela, il n’y a d’autre alternative que de savoir séduire Google ! Que l’on s’aventure sur le terrain des pages web, du mobile, de la vidéo, des réseaux sociaux… il faut savoir faire les bons gestes, utiliser les bons mots, avoir les bons réflexes !
Les ruses visant à dompter ses algorithmes… ou du moins à trouver des stratégies de contournement, sont à proscrire. Le « prince charmant 🙂 » n’aime pas que l’on triche. Et il semble bien qu’il ait des exigences drastiques.
Un enjeu économique majeur pour l’entreprise !
Pourquoi se donner tout ce mal ? Parce que, pour les entreprises, petites ou grandes, qui ont besoin de visibilité pour exister, Google est LE passage obligé. En effet, comment vendre désormais, comment être influent dans son secteur concurrentiel, sans que Google sache dire aux clients potentiels, aux partenaires, aux fournisseurs, aux financeurs… que l’entreprise existe, qu’elle est une organisation responsable, qu’elle propose les meilleurs produits et services…
Non seulement le moteur doit pouvoir faire remonter les pages de l’entreprise, du fond des 30 milles milliards de pages qu’il indexe… dans les réponses qu’il livre aux requêtes des internautes ! Mais au-delà de permettre cette ascension abyssale du nom de la marque, avec son cortège de produits, services, magasins, ventes en ligne… c’est toute sa réputation qu’il sait délivrer en une fraction de seconde !
Mais séduire Google, c’est tout un art !
Ceci étant, n’est-ce pas un peu la « faute » de chacun de nous qui passons par Google pour obtenir toutes les réponses à toutes nos questions ? Si nous l’interrogeons, ne faut-il pas qu’il réponde ? Surtout si ce jeu de questions-réponses lui permet d’engranger au passage des revenus colossaux !
Et c’est justement pour préserver ce jackpot que le Prince Google exige de ses algorithmes de lever la barre de plus en plus haut ! Et quand la force numérique ne suffit pas, qu’elle reste perméable à quelques fautes (volontaires ou non), Google a un « plan B »… une force (presque) secrète : une escouade de « quality raters ». Eux, ce sont des humains ! Alors ils pensent en humains… Les subtilités, que zapperaient des robots nourris de seules formules algorithmiques, ne leur échappent pas ! Du coup, pas de droit à l’erreur (volontaire ou non…), il faut savoir rester dans les clous imposés par le moteur.
A défaut, il faut même apprendre à faire amende honorable pour sortir d’une pénalité manuelle infligée par Google (oui, c’est la punition) ! Ou à œuvrer pour ne pas la subir ! Parce que ce type de sanction peut avoir des conséquences redoutables sur la visibilité, le trafic d’un site. Avec les effets que l’on imagine sur son volume e-commerce ou sa notoriété, quand on laisse la place aux concurrents ! D’autant que si l’on en juge par le graph présenté par l’agence Axenet, même quand Google lève la punition (s’il la lève), le site fautif garde généralement des traces sur son ranking1.
Pourquoi déployer tant d’efforts pour séduire Google ?
Si Google n’aime pas que l’on cherche à manipuler son fonds de commerce, autrement dit les liens qui lui servent à répondre à nos questions, c’est non seulement parce que sa crédibilité est en jeu, mais aussi parce que c’est l’intérêt de l’internaute.
En effet, nous, internautes-clients, n’avons-nous pas aussi des attentes, voire des exigences ? Imaginons une requête simple comme « temps de cuisson d’une pizza ». Si, par le biais de liens et de contenus délibérément instrumentalisés, il n’affiche dans ses réponses que des pages d’adresses de « marchands de pizzas », nous sommes déçus. C’est pour cette raison qu’il fait la part belle aux contenus de qualité. Il y a moins de risques que ses algorithmes soient leurrés par des articles de fond, servis par un rédactionnel riche et varié, que ses robots sont de plus en plus capables de cerner !
En servant ainsi les intérêts de Google, à travers des stratégies de contenus élaborées, les stratèges communication et e-marketing des entreprises servent avant tout l’image et la réputation de la marque. L’expérience client n’est-elle pas la nouvelle valeur ajoutée de l’entreprise ?
Google, notre ami pour la vie ?
Reste peut-être à s’interroger sur la pertinence de lier la performance économico-numérique de l’entreprise à l’exigence d’un moteur de recherche ?
D’autant que Google n’est pas QUE un moteur de recherche ! De plus en plus présent sur le terrain des objets connectés qui commencent à envahir nos vies, et plus largement partout où il y a des données à capitaliser, le géant du web est-il véritablement notre ami pour la vie ?
François Hector
Etudiant web marketing
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1 Classement, ou positionnement d’une page web, délivré par le moteur dans les résultats de recherche, en fonction de la qualité ou de la pertinence de ses contenus.
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