En France 17,5% de la population est âgée d’au moins 65 ans, un français sur 10 a au moins 75 ans. Selon des études, une personne sur trois devrait avoir plus de 60 ans d’ici 2060 (source INSEE).
Ce phénomène peut s’expliquer par l’augmentation de l’espérance de vie qui elle-même peut s’expliquer, en partie, par les progrès de la médecine et des nouvelles technologies. Le vieillissement de la population engendre une augmentation de la dépendance, mais aussi du nombre de malades.
En France, 860 000 personnes sont atteintes d’Alzheimer. Il manque encore de structures d’accueil, de médecins spécialisés ou d’infirmières. Il semble que les avancées technologiques pourront pallier un minimum à ces manques d’ici quelques années, mais jusqu’à quel point?
Les nouvelles technologies pour améliorer le quotidien des malades
Si le numérique a révolutionné notre quotidien, il est en phase de transformer radicalement la relation entre un médecin et son patient. Dans les hôpitaux il sera possible de mesurer la fréquence cardiaque et la pression sanguine d’un patient à travers des capteurs ou puces implantées dans ses draps ou ses vêtements. Cette technologie pourra également remplacer un électrocardiogramme. Ces données seront transmises directement au serveur du médecin pour analyse.
Mais elle n’est pas la seule. Dans les chambres médicalisées, tels que les EHPAD, pour une surveillance accrue, les télévisions seront équipées de webcam reliées avec le médecin et les infirmières. Ce moyen de télésurveillance pourra être utilisé notamment pour effectuer des consultations en ligne.
Une autre technologie a été mise au point pour les personnes atteintes d’Alzheimer, qui consiste à leur implanter une puce de géolocalisation directement sous la peau. Elle pourra présenter un attrait pour les personnes âgées puisqu’elles auront plus de liberté, tout en étant constamment reliées à leur établissement de soin.
En dehors des institutions de soins, il est possible de contrôler sa santé chez soi, avec un simple smartphone. Plusieurs applications ont été inventées pour faciliter nos contrôles médicaux. Que ce soit l’application pour calculer son taux de diabète, celle qui contrôle notre rythme cardiaque ou même l’application qui permet de faire un massage cardiaque, il semble évident que la santé est révolutionnée par les nouvelles technologies. Une société canadienne a même inventé une puce implantée dans les plaquettes de médicaments qui enregistre la date et l’heure de prise et émet un signal sonore de rappel dans le cas échéant.
L’E-santé: un avenir incertain
Si les nouvelles technologies ont un important potentiel, leurs effets à long terme sur la santé restent à prouver. En effet, d’un point de vue relationnel, les consultations via Internet ne remplaceront jamais un rendez-vous en face à face avec son médecin. D’autant plus que ce procédé ne fait pas gagner plus de temps au médecin. L’examen clinique, l’écoute du patient ainsi que l’observation ne pourront jamais être remplacés par la technologie.
Outre l’impact relationnel, se pose aussi la question du coût de ces technologies. L’implantation des puces ou encore les installations de surveillance pourraient creuser le fossé économique entre les patients. Certains auront les moyens de s’équiper, d’autres non, les inégalités en terme de soins seront donc accrues. Enfin reste à savoir si l’aspect intimité n’est pas mise en péril.
Les patients seront-ils prêts à être géolocalisés à n’importe quel moment?
Cette technologie ne serait-elle pas vécue comme une intrusion dans la vie privée?
A long terme, on peut se demander si la technologie ne desservirait pas les malades, se sentant isolés, peu accompagnés et mal soignés?
Avec le numérique en matière de santé, ne faut-il pas faire comme avec les médicaments : la part des avantages et celle du pourcentage de risques « d’effets secondaires » ?…
Par Nicolas Peycru du site Ehpad.com