Le Cigref publie, sous forme de rapport, la restitution des travaux de son groupe de travail sur le thème « Stratégies de migration dans le Cloud », piloté par Jean-Christophe LALANNE, EVP IT d’Air France KLM, et Stéphane ROUSSEAU, DSI d’Eiffage. Les trajectoires de migration vers le cloud sont multiples, avec de nombreuses lignes de départ et d’arrivée. Ce rapport propose de revoir les grandes questions que se posent actuellement les organisations membres du Cigref sur la migration du SI existant vers le cloud.
Le cloud, domaine qui commande tous les autres
Le cloud n’est plus un simple sous-domaine parmi d’autres du secteur numérique, il est désormais celui qui commande tous les autres. Le cloud offre des avantages en termes de flexibilité, d’efficacité, de sécurité et d’évolutivité. Tous les champs de l’innovation numérique – intelligence artificielle, IoT, edge computing, industrie 4.0 – se cultivent aujourd’hui dans les environnements mis à disposition par le cloud. Ce dernier va devenir le socle incontournable pour les systèmes d’information des entreprises et des administrations publiques dans les prochaines années.
Les grandes entreprises et administrations publiques sont donc actuellement dans une période de transition. Le groupe de travail du Cigref estime que, dans 5 ans, la plupart des entreprises seront passées dans le cloud. Plusieurs aspects sont en faveur de cette adoption : rapidité de l’innovation, cybersécurité, globalisation, obsolescence technique, passage à l’échelle, exigence environnementale…
Enjeux business et enjeux technologiques
La plupart des entreprises évoque que la transformation vers le cloud est d’abord envisagée pour des enjeux business (agilité, time-to-market, technologie, méthode). La migration vers le cloud est également une opportunité d’aborder des enjeux technologiques, et en particulier de cartographier son parc applicatif, de traiter une partie de la dette technique, de mieux sécuriser son système d’information et d’optimiser son réseau.
Néanmoins, il existe une réelle difficulté à estimer, évaluer et assurer le suivi financier du programme de transformation vers le cloud puis ensuite, le suivi de la consommation des services cloud. Le cloud suppose un modèle financier radicalement différent de l’investissement traditionnel du datacenter, modèle qui ne se pilote pas de la même façon. La finalisation du business case pour aller vers le cloud est un vrai enjeu. Les apports du cloud en termes de réactivité et de time-to-market sont difficilement mesurés financièrement. De plus, la consommation des services peut devenir rapidement très conséquente et complexe à comprendre, rendant nécessaire la mise en place d’une démarche FinOps. Globalement, l’écosystème manque collectivement encore de recul sur le succès et les gains économiques obtenus par la migration.
L’importance d’appréhender la migration dans le cloud
La transformation engendrée par la migration dans le cloud bouscule également les organisations. Cela exige une réflexion sur l’appropriation progressive des enjeux, opportunités et défis par les équipes et sur la réorganisation des activités des directions numériques. Les entreprises membres du Cigref observent le besoin de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. Elles anticipent ainsi une mutation profonde du fonctionnement des équipes IT sur le moyen terme.
De plus, le choix de migration vers le cloud et ses modalités sont structurants pour les systèmes d’information. Connaître les partenaires et fournisseurs technologiques est nécessaire afin de pouvoir faire des choix éclairés. Il faut trouver l’équilibre entre les avantages et gains apportés, et les risques et impacts de nature économique, juridique et technologique que ce choix, notamment de partenaires, engendre pour les organisations.
Enfin, cette transformation s’accompagne du développement de nouvelles manières de travailler basées notamment sur une démarche de test & learn. Les entreprises doivent passer par un changement d’état d’esprit et un long apprentissage pour aborder tous les questionnements et dimensions du cloud. C’est pourquoi elles ont particulièrement besoin d’apprendre des expériences des uns et des autres.
Ce groupe de travail démontre que les trajectoires de migration vers le cloud sont multiples, avec de nombreuses lignes de départ et d’arrivée. Ce rapport propose de revoir les grandes questions que se posent actuellement les organisations membres du Cigref sur la migration du SI existant vers le cloud.