Le 08 décembre 2021, le Cigref organisait, dans le cadre de l’initiative Planet Tech’Care, la deuxième édition du colloque Sobriété numérique ayant pour thème : “Sobriété numérique : piloter sa trajectoire et lutter contre les obsolescences”.
Ce colloque était l’occasion pour le Cigref de présenter la nouvelle itération de ses travaux en matière de sobriété numérique, avec son nouveau rapport “Sobriété numérique : piloter l’empreinte environnementale du numérique par la mesure” en partenariat avec l’Institut du Numérique Responsable, et de revenir sur la publication récente de son double livrable sur l’obsolescence logicielle et matérielle.
La mesure de l’empreinte environnementale du numérique au coeur des préoccupations des grandes entreprises et administrations publiques
Les organisations membres du Cigref travaillent collectivement sur la manière d’intégrer la dimension environnementale dans leurs critères de décision et leurs pratiques professionnelles. Pour répondre à cet enjeu, la réflexion sur le pilotage par la mesure des démarches de sobriété numérique est devenue centrale, puisque nous savons qu’on ne pilote bien que ce que l’on sait mesurer. Il est donc nécessaire de pouvoir quantifier les impacts environnementaux du numérique pour agir efficacement.
Cependant, pour ce qui est de la mesure de l’empreinte environnementale du numérique; les organisations font face à de nombreux obstacles qui concernent notamment :
- Un manque de méthodes et de référentiels communs pour se mesurer, à l’échelle nationale et encore plus à l’échelle européenne.
- Une trop faible disponibilité des données d’impact, notamment multicritères, en particulier en provenance des fournisseurs SaaS, IaaS, PaaS
- Les données d’impacts sur l’hébergement cloud, notamment des SaaS, qui manquent actuellement d’une vision systémique et n’ont pas un niveau de granularité suffisant.
L’enseignement des organisations membres du Cigref est que, malgré toutes les incertitudes qui existent encore concernant le calcul des émissions GES du numérique, il ne faut pas attendre d’avoir une mesure exacte de ces émissions pour commencer à agir dans le sens de leur réduction. Même si elles sont imprécises, les mesures permettent d’identifier les axes principaux sur lesquels on peut agir pour réduire les principaux postes d’émissions. Ils concernent par exemple pour 70 à 80 % la fabrication des équipements.
Lutter contre les obsolescences logicielles et matérielles : mobiliser l’écosystème numérique et européen !
Il est également nécessaire que les fournisseurs de logiciels comme de matériels modifient radicalement leur approche en matière d’obsolescence logicielle et matérielle, et prennent en considération les liens de causalité entre les deux sujets car bien souvent, des montées de versions logicielles provoquent artificiellement de l’obsolescence matérielle
L’obsolescence est un sujet majeur et constitue encore un angle mort des politiques environnementales. La loi REEN (“Réduire l’empreinte environnementale du numérique »), portée par le Sénateur Patrick Chaize, constitue une avancée majeure en la matière et une première internationale. Les lignes bougent et nous pouvons espérer que l’Europe crée davantage de ponts entre les réflexions sur la transition écologique d’une part, et celle sur la transition numérique d’autre part.
Pour un numérique durable et responsable
Le Cigref s’engage résolument à promouvoir un numérique durable, responsable et de confiance au profit de ses adhérents et au service de l’intérêt général.
Face aux impacts environnementaux croissants des technologies numériques, le Cigref continuera de développer un corpus de recommandations avec ses membres et ses partenaires en faveur de la sobriété numérique, qui repose notamment sur 4 axes :
- allonger le cycle de vie des équipements numériques,
- lutter contre l’obsolescence matérielle et logicielle,
- développer l’éco-conception logicielle,
- enfin, mesurer l’impact environnemental du numérique pour améliorer le pilotage des stratégies de sobriété numérique.