Après deux années de travaux sur la migration vers le cloud, de 2020 à 2022, le Cigref avait marqué une pause sur ce sujet. L’objectif de cette interruption était de permettre aux organisations de poursuivre leur programme de migration et de recueillir, l’année suivante, des témoignages actualisés, lucides et constructifs. Ainsi, en cette fin 2024, le présent rapport « Migration dans le cloud : point d’étape » envisage les questions soulevées par le cloud une fois la migration amorcée, en cours ou terminée.
La migration vers le cloud est bien plus qu’une simple évolution technologique. Elle représente un changement fondamental dans la manière dont les entreprises envisagent l’hébergement, la gestion des données et l’exécution des services numériques. Cette transformation, portée par des promesses d’agilité, de flexibilité et de réduction des coûts, bouleverse des modèles d’exploitation en place depuis des décennies.
Cependant, si le discours dominant tend à célébrer le cloud comme une solution universelle, la réalité est souvent plus nuancée. Et d’ailleurs, bien que certaines entreprises se lancent dans des projets full-cloud, d’autres avancent plus prudemment et de manière plus ciblée.
À travers ce rapport, nous examinerons les promesses du cloud en les confrontant aux expériences concrètes d’entreprises membres du CIGREF. Nous poserons une question essentielle : faut-il réellement tout migrer vers le cloud, ou certains workloads ont-ils encore leur place dans des infrastructures traditionnelles sur site (on-premise) ou en datacenter ? En effet, malgré les avantages indéniables, des freins techniques, économiques, réglementaires et organisationnels persistent et invitent à une réflexion stratégique plus approfondie.
Le passage au cloud soulève également des défis technologiques et organisationnels complexes. Comment gérer efficacement cette transition en optimisant les workloads ? Comment garantir une adoption harmonieuse au sein des équipes et des départements concernés ? C’est dans cet esprit que nous aborderons aussi bien les aspects techniques, comme la gestion des « landing zones », que les dimensions humaines, à travers la formation, l’accompagnement des équipes et l’importance du sponsoring interne.
Les retours d’expérience d’acteurs majeurs tels que TotalEnergies, Covéa, Amadeus, Super U ou encore Air France-KLM viendront enrichir cette réflexion en illustrant les réussites et les écueils rencontrés sur le terrain.
Ce rapport a pour ambition de fournir une analyse équilibrée de la migration vers le cloud basée sur l’expérience de nos membres, en tenant compte des opportunités mais aussi des limites, afin d’aider les entreprises à prendre des décisions éclairées dans leur démarche de transformation numérique.
Édito par Sylvain GÉRON, ex-Directeur du Digital France et de l’Infrastructure Europe CARREFOUR, pilote du groupe de travail.