Pour sa première réunion, le Cercle « Entreprises Stratégies & Cultures Numériques » s’est penché sur « l’impact du numérique sur la stratégie d’un grand groupe ». Le premier Grand Témoin qui s’est prêté à l’exercice fut Henri de Castries, PDG du Groupe AXA.
L’impact du numérique sur la stratégie
du Groupe AXA
Pour Henri de Castries, « Le digital est une transformation profonde de la façon dont nous faisons notre travail. Dans quelques années, il se fera d’une façon extraordinairement différente de la façon dont il se fait aujourd’hui. C’est un sujet sur lequel il faut que l’intelligence soit collective. Il concerne l’ensemble des dirigeants… il ne faut ni prétendre savoir, ni avoir trouvé la pierre philosophale. Il faut accepter l’échec. Des choses marcheront, d’autres ne marcheront pas… On n’avance que si par moment on fait des erreurs et que l’on en tire les leçons… ».
Les actes de la rencontre…
Le Cercle « Entreprises Stratégies & Cultures Numériques »
Ce Think Tank, réservé aux dirigeants, a été créé à l’initiative du CIGREF, Réseau de grandes entreprises, en poursuivant trois ambitions :
- Accélérer la transition et le développement de nos firmes dans le monde numérique,
- Développer une représentation partagée des transformations numériques en cours,
- Sensibiliser aux impacts de la culture numérique sur la création de valeur économique, sociétale et environnementale.
En effet, la mutation des Grandes Entreprises au sein du monde numérique génère de profonds changements sur leurs stratégies, leurs modèles d’affaires et leur gouvernance. Ces transformations modifient l’image de l’entreprise, ses modes de management, ses leviers de croissance, ses processus de création de valeur. Elles impactent les compétences des collaborateurs et induisent un nouveau type de leadership entrepreneurial.
Pour Pascal Buffard, Président du CIGREF, co-président du Cercle :
« Celui-ci est un lieu de réflexion et d’échanges sur les cultures numériques au service de la compétitivité des Grandes Entreprises françaises. Nous sommes en effet convaincus que les transformations induites par l’arrivée des technologies du numérique dans nos vies et dans nos entreprises marquent véritablement la naissance d’une étape nouvelle dans l’évolution de l’humanité :
• pour la production et l’accès aux connaissances,
• pour la communication et l’organisation sociale,
• pour l’évolution cognitive et philosophique de l’être humain,
• pour la prise de conscience du développement de l’homme et de son environnement.
En qualité de Dirigeants, sommes-nous en mesure de poser un regard lucide et éclairé sur l’impact de ces transformations sur nos entreprises ? Tel est l’enjeu et le défi que nous nous proposons de relever en organisant ce « Cercle Entreprises & Culture numériques » ! »
Pour Jean-François Phelizon, Directeur général adjoint de Saint-Gobain, co-président du Cercle :
« Je voudrais revenir sur l’intitulé de notre Cercle « Entreprises & Cultures numériques » : Relier les termes « entreprise » et « culture numérique » est un choix délibéré. Car nous vivons une évolution majeure, qui modifie radicalement nos façons de vivre, de nous comporter et de travailler…
Il me semble qu’en qualité de dirigeant, il est de notre devoir de penser aujourd’hui la transition numérique de nos entreprises, ce qui signifie de :
• savoir harmoniser vitesse, innovation et efficacité collective ;
• pouvoir concilier performance économique et environnement organisationnel ;
• vouloir mobiliser les valeurs d’engagement, de coopération et de confiance !
Penser la transition numérique de nos entreprises : telle est la mission, la mission ambitieuse, nous en conviendrons, que s’est donnée notre Cercle ».
Débats passionnants et hauteur de vue.
La transformation numérique aura de nombreux aspects positifs.
Elle provoquera aussi une forte évolution de la structure des emplois, certains emplois très liés aux aspects matériels diminuant, voire disparaissant, au profit d’emplois nouveaux : c’est le propre de toute révolution “industrielle”.
Cependant au plan économique, le “net” dispose d’avantage concurrentiels par le fait qu’il est moins taxé que les prestations traditionnelles. Cela provoque un désavantage artificiel pour l’économie des pays européens, désavantage qui concernera aussi les grands groupes par le ralentissement économique associé. De plus cette disparité réglementaire rend les groupes du net d’autant plus puissants.
Voir : http://www.value-architecture.com/2013/04/lenvers-du-decor-de-la-transformation.html
Ceci ne veut pas dire que la transformation numérique est foncièrement négative : il faut aller de l’avant. Par contre il a probablement des parades contre les distorsions de concurrence, et le problème ne se restreint pas à la seule évasion fiscale.
Une révolution qui change le monde mérite qu’on se donne une vision, comme ce débat l’apporte avec brio et pertinence, regardons aussi l’envers du décor, sur le strict plan économique.