Deux objectifs prioritaires avaient été attribués au groupe de travail :
- le dialogue avec les branches métiers et les autres fonctions de l’entreprise sur le montage de projets internet, de la conception jusqu’à l’appropriation par les utilisateurs ;
- le suivi du déploiement et des bonnes pratiques, tant pour les accès que pour les usages.
Plus de 90 % de nos membres avaient en effet déjà déployé une application internet début 1999, et le cabinet spécialisé Mark* Ess international, associé au CIGREF, a évalué le budget 1999 total des applications internet dans les entreprises françaises de plus de 500 salariés à 12 milliards de francs.
Devant la dimension atteinte par les applications internet, le débat s’est donc articulé autour de la démarche de la maîtrise de la croissance. Les échanges sur la maîtrise des accès ont tout d’abord permis d’établir que la messagerie électronique faisait dorénavant partie du système nerveux des entreprises au même titre que le téléphone. Comme l’a formulé l’un des participants, c’est « un moyen de travail devenu incontournable qui, dans certains cas, a un impact très direct sur les processus opérationnels ».
En regard, le web apparaît moins développé, et en tout cas plus dépendant de la culture de l’entreprise : sécuritaire, productiviste ou opportuniste. Dans ce contexte, ce sont d’abord les « travailleurs du savoir » qui ont accès au web. En tout état de cause, c’est la volonté de la direction générale qui permet au web d’être reconnu à part entière ou pas.
Cette visibilité de la DG explique aussi le recours de plus en plus fréquent à des chartes d’utilisation et des codes de bonne conduite, afin d’aligner l’usage de l’internet sur les finalités de l’entreprise.
La pénétration de l’internet dans les grandes entreprises suit ainsi une logique de paliers. Ces trois paliers ont trois dimensions principales : technologique, humaine et économique. En l’absence d’une métrique de l’internet qui reste à construire et sur laquelle le CIGREF travaillera avec ses membres en l’an 2000, on peut parler d’un processus d’apprentissage collectif à tous les niveaux qui tient lieu de modèle de maîtrise de la croissance.
Comment cela transparaît-il dans les initiatives métiers au sein des principales branches des entreprises ?
L’enquête Mark* Ess-CIGREF apporte des éléments de réponse, à travers l’analyse des différents domaine d’application. Si la communication continue de mener la marche en nombre d’applications (mais plus en budgets), les deux faits nouveaux sont la percée des applications DRH et l’attrait croissant de l’internet auprès des directions achats et approvisionnements, déjà fortement utilisatrices de technologies EDI. Ces deux directions apparaissent aujourd’hui comme des éléments clés des paliers « entreprise en réseau » et « entreprise étendue ». En revanche, les applications internet de support client et de commerce électronique grand public tardent à décoller. Le CIGREF examinera ce phénomène de plus près l’an prochain dans un groupe centré sur la gestion de la relation client.
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