Sobriété numérique : vers une prise de conscience collective ?

18 juin 2019 | ACTUALITÉS

Les questions environnementales et énergétiques prennent une importance sociétale de premier plan. L’actualité nous le rappelle de manière quotidienne. Elles sont désormais inscrites à l’agenda de la plupart des directions générales. Les directions du numérique ne peuvent être absentes de cette réflexion sur leur sobriété numérique. En effet, l’évolution de l’empreinte écologique des infrastructures numériques est tendanciellement en divergence par rapport aux différents engagements internationaux pris par la France et l’Europe.

Ainsi la consommation énergétique mondiale, et son corollaire en termes d’émission de gaz à effet de serre, du numérique passera de 3% environ en 2018, au même niveau que le transport aérien, à environ 7% en 2025, ordre de grandeur équivalent à celui des émissions de l’automobile. Sous la triple injonction de l’engagement sociétal de leur organisation, de l’évolution réglementaire probable dans ce domaine, et de son impact sur le recrutement des jeunes talents, les directions du numérique des grandes entreprises et administrations publiques seront, probablement à court terme, dans l’obligation d’adopter des démarches de sobriété numérique.

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The Shift Project : un constat sans appel

C’est dans ce contexte que Jean-Marc Jancovici, président de The Shift Project, et Hugues Ferreboeuf, directeur de projet chez The Shift Project, ont présenté lors du séminaire de printemps du Cigref, le 23 avril dernier, leur rapport « Lean ICT : Pour une sobriété numérique ». Ils formulent ainsi plusieurs préconisations pour les grandes organisations :

  1. La première consiste à développer une pédagogie de la prise de conscience de l’impact environnemental du numérique.
  2. La deuxième porte sur l’adoption du concept de sobriété numérique comme principe d’action de la transformation numérique, notamment en termes d’usage de la vidéo, de contrôle des copies numériques, de renouvellement des équipements d’infrastructure et des terminaux, mais également de prise en compte du bilan carbone des projets numériques parmi les critères d’arbitrage.
  3. Enfin, la troisième porte sur l’intégration de critères énergétiques et environnementaux dans les appels d’offre des grands donneurs d’ordre.

Un label « numérique responsable »

Cette urgence environnementale au sein du numérique, l’Institut Numérique Responsable l’a bien comprise en lançant il y a quelques jours avec le soutien du Ministère de la Transition Écologique et solidaire, de SGS et de la FING, le label Numérique Responsable (NR). Ce label récompense les entreprises qui suivent un programme menant à davantage de sobriété numérique. La démarche de labellisation proposée se base sur plusieurs piliers :

  • Une communauté engagée pour le numérique responsable : le label NR rassemble des entreprises engagées dans ces problématiques ;
  • Une démarche accessible : le label fournit les outil pour une marche progressive vers la sobriété numérique ;
  • Un référentiel précis construit par des experts du Green IT ;
  • Un label exigeant garantissant la crédibilité d’une démarche numérique responsable.

Les travaux engagés par le Cigref

Investi depuis longtemps dans de nombreux projets concernant le green IT, le Cigref se réjouit de voir naître ces initiatives en faveur d’une prise en considération des enjeux environnementaux et sociétaux au sein du numérique. En effet, le Cigref publie régulièrement depuis plusieurs années des rapports destinés à aider les entreprises à s’engager dans des démarches de sobriété numérique, conscient des enjeux que représente ce secteur. Dernièrement c’est un référentiel pratique pour les acteurs du numérique concernant les questions d’éthiques liées au numérique qui a été réalisé par le Cigref, en collaboration avec Syntec numérique, et mis à la disposition de tous.

Éthique et numérique : à télécharger librement ou à redécouvrir ici :

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