IT for Business Forum Courchevel : première !

Bruno Ménard, Pdt du CIGREFExcellent début pour l’IT for Business Forum 2011 ! Cette première journée a été riche en tables rondes et tribunes, servies par de nombreux intervenants et une technologie IT permettant aux participants de commenter et twitter « en direct » les propos échangés depuis leurs smartphones ou autres tablettes numériques. L’objectif annoncé est que « chacun reparte avec au moins une idée forte à appliquer en rentrant » !

La tribune de Bruno Ménard, Président du CIGREF, venu exprimer les enjeux pour l’Entreprise Numérique :

« Je tiens tout d’abord à féliciter A. Weill et ses équipes pour avoir pris l’initiative de Forum. Nous souhaitons que Courchevel devienne le rendez-vous annuel du numérique, le lieu ou se pense le numérique comme outil de compétitivité pour nos entreprises, et ou s’élaborent les scénarios pour développer nos modèles d’affaires dans le numérique. Il est urgent de proposer aux dirigeants de nos entreprises une grille de lecture pour les inciter à engager leurs équipes, avec ambition, dans l’économie numérique, comme vient de le souligner le Pt du SYNTEC. Le CIGREF est un réseau de grandes entreprises, créée il y a 40 ans pour accompagner les grandes entreprises d’abord pour le développent de l’informatisation, puis des systèmes d’information, avec l’arrivée d’internet, puis le numérique. Depuis 1970, l’informatisation des organisations se poursuit à un rythme accéléré. Après l’automatisation des tâches administratives, par exemple la comptabilité, puis l’informatisation des processus métiers, l’arrivée d’Internet a ouvert une nouvelle ère de communication et de partage d’information. Cette nouvelle ère ne concerne pas que les entreprises, mais la société dans son ensemble. Cette révolution se poursuit aujourd’hui avec les terminaux nomades et les usages personnels qui sont au cœur du développement de ce que l’on appelle le « monde numérique ».

L’évolution des technologies de l’information va permettre à ce nouveau monde de continuer à nous surprendre. La dynamique de progression des trois possibilités de base ne se dément pas : traitement, stockage et transport de l’information. Rapprocher ces progrès technologiques de la découverte quotidienne des nouveaux usages permet de se tourner vers l’avenir avec une conviction : le monde numérique n’en est qu’à ses débuts et il marquera le 21ème siècle.

Comment accélérer le développement de nos entreprises dans le numérique ?

D’abord, en dépassant le malaise des dirigeants face aux systèmes d’information. Les raisons de cette incompréhension sont principalement les promesses excessives de l’industrie informatique, le manque d’appropriation par les métiers et l’orientation historiquement trop technique des informaticiens. Le développement des pratiques de gouvernance des systèmes d’information depuis le début des années 2000 a permis de préparer les acteurs à adresser les enjeux du numérique. Ensuite, en développant les usages professionnels au même rythme que les usages personnels, voire plus rapidement pour innover. Enfin, en considérant comme acquis le constat suivant : il n’y a plus de frontière entre l’informatique personnelle et l’informatique professionnelle, ce qui a pour conséquence de placer les systèmes d’information au cœur de l’entreprise. Par exemple, une application de prise de commande par « smartphone » doit être intégrée en temps réel au système de logistique et de fabrication de l’organisation.

C’est bien l’ensemble de l’entreprise qui doit être connectée à son environnement, ses activités et ses processus, mais aussi ses femmes et ses hommes. Le numérique permet à l’entreprise de s’étendre vers son écosystème et la société numérique exige de l’entreprise qu’elle s’ouvre. Cette double dynamique doit se faire de manière cohérente et efficiente grâce aux systèmes d’information qui ancrent et élargissent les processus de l’organisation.

Quel sens donnons-nous à l’expression entreprise numérique ?

Il s’agit à ce stade de notre réflexion d’« Une démarche globale pour l’entreprise qui vise à développer la création de valeur par le numérique, c’est-à-dire par les usages personnels et professionnels des technologies de l’information ». Pour les dirigeants, cette démarche peut prendre la forme d’une réflexion concernant les apports du numérique sur toutes les dimensions du modèle d’affaires de l’entreprise. C’est la perspective que j’ai retenue pour cet ouvrage dont les chapitres reprennent les composants traditionnels d’un business model : les clients numériques et leurs nouveaux comportements, les propositions de valeur, la distribution et le marketing numériques (qui est aussi appelé « marketing digital »), les activités et chaines de valeur numériques, les ressources numériques, les partenaires de l’entreprise numérique. J’ai aussi retenu les apports du numérique dans les processus d’innovation (open innovation).

Une approche globale de l’entreprise aujourd’hui doit comprendre une démarche concernant les risques, dans notre cas, une réflexion sur les risques numériques. Si l’entreprise numérique offre de formidables opportunités de croissance, elle est aussi source de nouveaux risques. Une bonne illustration concerne l’utilisation des données à caractère personnel. L’entreprise numérique doit ainsi répondre à l’une des premières exigences des dirigeants : la création d’un espace opérationnel, certes ouvert, mais de confiance. Cette mutation vers l’entreprise numérique doit être portée par les femmes et les hommes de l’entreprise, par le développement d’une culture de l’entreprise numérique, d’une culture numérique. Le facteur humain est la clé du succès et le monde numérique montre la voie : fonctionnement plus organique grâce aux communautés, importance du sens et des valeurs, leviers d’autonomie.

C’est probablement le message principal de mon intervention aujourd’hui à Courchevel ! La culture numérique qui doit être propre à chaque contexte d’entreprise est un pré-requis au succès de l’entreprise numérique. On peut également se demander si les structures hiérarchiques pilotées par le sommet sont en mesure de définir, d’exécuter et de réussir une stratégie dans le contexte économique d’aujourd’hui, mondial, diversifié et multiple, notamment en nombre d’environnements culturels et de valeurs. En ce sens, et au-delà de la démarche d’entreprise numérique, la culture numérique peut aussi offrir le moyen de transformer nos entreprises. En cohérence avec le sens donné à l’expression « entreprise numérique », la culture numérique de l’entreprise doit être spécifique, mais elle est aussi une composante de la culture numérique de la société. C’est pourquoi, la notion de responsabilité sociétale de l’entreprise numérique est à nos yeux un enjeu majeur. Car, nous sommes en train de façonner l’économie numérique qui influencera le monde de demain.

Comment accélérer le développement de nos entreprises dans le numérique ?

Comment passer à l’action ? En impliquant tous les métiers de l’entreprise dans l’élaboration d’une stratégie numérique qui couvre tous les aspects du modèle d’affaires et de la culture de l’entreprise. La déclinaison de cette stratégie en plan d’action et d’investissements pluriannuel permettra ainsi à l’entreprise numérique de devenir progressivement une réalité. La stratégie systèmes d’information est indissociable de la stratégie numérique dans laquelle elle se fond. C’est le DSI (Directeur des Systèmes d’Information) qui a aujourd’hui le positionnement et les compétences pour orchestrer l’animation de l’élaboration du plan numérique au coté de tous les dirigeants des métiers et des fonctions de l’entreprise. Dès lors, la définition que nous proposons pour qualifier l’entreprise numérique est la suivante « Une  entreprise numérique est une entreprise qui a une vision numérique et un plan numérique pour toutes les dimensions de son modèle d’affaires. Elle développe avant tout les savoir-faire et les savoir-être qui vont faire l’entreprise numérique de demain ».

Cette orientation est sous-tendue par le fait que diriger une entreprise ou une administration implique la maîtrise de cette dimension numérique sous tous ses aspects, avec une vision à 360° pour comprendre les tendances, préparer l’avenir, innover et maîtriser chaque composante tout en assurant la cohérence d’ensemble. Il s’agit donc, dès aujourd’hui, pour les entreprises performantes d’entrer rapidement au cœur du monde numérique. Les enjeux sont connus. C’est une question de compétitivité de notre économie, de survie de nos entreprises, d’opportunités sur un marché mondial de plus en plus tendu. C’est surtout l’urgence de redynamiser la création d’emplois à valeur ajoutée pour nos entreprises et nos futures générations. Le moment est venu d’inciter les entreprises à agir et nous aurons besoin de la contribution de tous : aussi je vous invite à nous rejoindre sur le site www.entreprises-et-cultures-numeriques.org/ ». (La présentation de Bruno Ménard)

Et en bref…

La première session de réflexion portait sur « les systèmes d’information : actifs stratégiques pour le développement de l’entreprise ». Il a été rappelé que « le SI est un élément clé de l’ouverture de l’entreprise à ses clients et partenaires ». Véronique DURAND-CHARLOT, DSI de GDF-Suez a néanmoins souligné « qu’il  y a seulement 7 ans l’IT n’était pas un actif de l’entreprise » !

Alain BENICHOU, Président d’IBM France, a fait le point sur ce que représente son entreprise actuellement : 1 000 grandes entreprises et 10 000 PME sont clientes d’IBM France. IBM et la ville de Rio de Janeiro se sont associés pour établir un système de contrôle d’urgence destiné à prévenir les glissements de terrain.

La seconde session avait pour thème « les mutations de la relation client et les nouveaux canaux de distribution ». Quel visage prendront nos modes de consommation demain ? Une entreprise qui n’a pas intégré les réseaux sociaux à sa stratégie est freinée. Il faut aussi « faire du commerce plus intelligent » ! Et « transformer l’expérience des clients via les technologies numériques ».

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