SMX2013, les fondamentaux du marketing vs numérique

smx-parisEdit : infos pour la session SMX Paris 2016

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La conférence SMX Paris 2013 s’est tenue il y a quelques jours. Fallait-il être un pro du référencement et/ou du marketing pour s’y rendre ? Pas du tout ! Toute personne impliquée dans la communication numérique d’une entreprise (petite ou grande) et soucieuse de sa visibilité, pouvait être présente, en est repartie plus riche d’expérience, de conseils, d’astuces, d’efficacité…

SMX2013

e-marketing et SEO en 2013 : une leçon de culture numérique !

Plusieurs comptes rendus fidèles1 ont déjà été publiés sur les techniques de search marketing, d’optimisation du référencement de pages web, sur les stratégies Google Adwords… bref toutes les thématiques pointues abordées lors de ce rassemblement de professionnels. Mais au-delà, ce qui s’est dégagé de ces deux jours, pratiquement quel que soit l’angle thématique développé par les intervenants, c’est une véritable « leçon » de culture numérique !

Importance des dimensions culturelles et humaines

Parmi les messages clés entendus au SMX, destinés aux marques souhaitant se rendre visible sur le web et soigner leur e-réputation (ou à ceux dont c’est le travail de les accompagner en ce sens) :

Sylvain Richard (agence AxeNet) met notamment l’accent sur la place prise par la mise en œuvre d’une stratégie de contenus de qualité : « il faut réapprendre à agir pour l’internaute avant de penser à optimiser son rédactionnel pour Google ». Placer l’individu au centre de ses modèles d’affaires est un des marqueurs de la culture numérique que décrit le CIGREF dans son dernier ouvrage : « des facteurs humains au cœur de la performance IT » !2

De même que les conseils de Virginie Clève (Pôle Marketing Digital, Radio France) ou Steevy Montout (stratégie numérique Concorde Hôtels) pour optimiser sa présence via les mobiles et leurs applications, se sont appuyés sur les nouveaux usages et comportements numériques.

Ou encore lorsque David Degrelle (agence 1ère position) et Gilles Delaporte (Mondeca) mettent l’accent sur l’importance de l’architecture de l’information, à la fois en tant qu’enjeu pour le SEO mais aussi pour faciliter la navigation de l’internaute. Tous expriment la place que prend le client, l’usager, dans l’environnement numérique. Autre marqueur distingué par la culture numérique : « des propositions de valeur transformées par le numérique… »3.

Rand Fishkin, une leçon à l’américaine de culture numérique !

Sous le titre “the secret ingredients of better marketing”, le président et co-fondateur de moz.com, co-auteur de “The art of SEO”, a expliqué, en mode « show » à l’américaine, très persuasif, que la meilleure façon, pour une entreprise, d’atteindre sa cible est de chercher à la connaitre, à identifier ses attentes, anticiper ses besoins. Exemples à la clé, il a mis l’accent sur l’empathie indispensable pour réussir, que ce soit en termes de stratégie marketing globale et/ou de présence web. Citant Roger Ebert : “I believe empathy is the most essential quality of civilization” (l’empathie est la qualité essentielle de notre civilisation) !

Il a également insisté sur le fait qu’il fallait ne pas ménager ses efforts, être capable de s’investir plus que ses concurrents, mais surtout oser faire différent ! A l’exemple d’Apple qui, quand il a anticipé « la révolution de la musique numérique » en lançant l’iPod, s’est démarqué plus encore en osant l’équiper d’écouteurs blancs…

Pour lui, la maturité de « l’internaute-client-usager » lui permet aujourd’hui, grâce au numérique, d’être acteur, de choisir sans subir les offres marketing qu’il reçoit. Il met encore l’accent sur la notion d’éthique désormais indispensable dans la relation de la marque avec sa cible. Transparence, authenticité, humour, générosité… sont les valeurs essentielles à développer. Valeurs dont le CIGREF précise, dans son ouvrage « Entreprises & Culture Numérique » (gratuit), qu’elles sont le socle sur lequel repose cette nouvelle culture !

Visibilité numérique vs culture numérique

Rapprocher l’art d’optimiser sa présence et sa visibilité sur le web de la culture numérique, c’est chercher à mieux comprendre sur quelle logique, quels fondamentaux, cette visibilité repose désormais. C’est surtout un facteur de réussite ! D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que Google travaille si fort au sein de son « zoo algorithmique » comme l’a baptisé Rand Fishkin, zoo où s’ébattent les pandas et pingouins les plus calculateurs qui soient ! Le géant du web est un des « bras armés » de cette culture numérique. Il la pense, la nourrit, la décline, car malgré un usage immodéré de ses robots numériques, il ne lui a pas échappé la place et le rôle pris par l’appréciation des personnes humaines. Il œuvre en ce sens. D’autant que sont encore les humains qui utilisent les cartes bancaires, lui achètent ses services !

Naturellement, cette vision ne retire pas l’importance des finesses techniques et stratégiques déployées par les professionnels dans ces disciplines taguées d’acronymes « barbares » : SEO, SEA, SMO… Une conférence SMX de haut vol, cette édition 2013, et qui plus est fort sympathique !

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1 Quelques comptes rendus du SMX Paris 2013

2 Chapitre VII du livre Entreprises & Culture Numérique
3 Chapitre I

Ligne

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13 Comments
  1. Denis

    A propos de culture numérique, oui, ce serait assez paradoxal qu’un salon comme le SMX n’en soit pas le chantre ! Et vous citez l’exemple de Google : “bras armé” de la culture numérique. Il est effectivement l’un des plus puissants acteurs de cette culture, même un de ses initiateurs.
    On ne s’en rend pas forcément compte au quotidien, on utilise les supports numériques, mais ils changent véritablement le monde. Quand on publie sur le web, on imagine pas spontanément les enjeux, les stratégies, les techniques… et tout les réflexions en amont, les conséquences aussi parfois.
    Une bonne réflexion à prolonger !

  2. Très américaine en effet l’intervention de Rand Fishkin, mais j’ai beaucoup apprécié, la forme mettait bien l’accent sur le fond.

    Pour ce qui est de se préoccuper un peu plus du visiteur, c’est une notion que les SEO purs et durs devront intégrer rapidement (mais je pense que c’est déjà le cas de nombre d’entre eux). Ne serait-ce que parce que cela permet à terme d’améliorer d’autres canaux de trafic que Google.

    Le SEO ne doit être qu’une corde à l’arc de l’acquisition de trafic, en aucun cas la seule.

  3. Wilfried

    Totalement d’accord ! Le SEO pour le SEO ca peut marcher à court terme ou sur des niches; pour avoir de véritables retours qualifiés, le SEO doit s’accompagner d’une analyse “Coté client” qui inclue le don (d’informations, de contenus, de soi 😉 ) et une bonne ergonomie, d’une expertise (être considéré comme un expert dans son secteur par ses clients potentiels et mieux, par sa concurrence), et d’un service (il faut considérer le business virtuel comme une véritable entreprise en adéquation avec ses valeurs réelles).

    Avec un peu de recul, je pense que le SMX s’adresse bien plus aux entreprises qui se soucient de leur réputation sur le net, et de leur business virtuel, qu’aux SEO et web agencies, qui savent déjà ou se documenter et qui suivre.
    Amicalement,
    Wilfried

  4. Gabriel

    Bien vu : il est grand temps de prendre conscience de cette dimension culturelle qui remet l’humain au coeur du web !
    Parce que, même si c’est la logique fondamentale qui a prévalu a la naissance d’internet, certaines pratiques l’avaient perdu de vue !
    C’est donc bien que ce soit ressorti aussi dans le cadre d’un rendez-vous professionnel comme le SMX !

  5. Si Google feint de s’apercevoir que sous les robots, il y a l’homme,
    ce n’est peut-être pas par humanisme pur-jus prémium! (rimons ensemble)

    Les grands savants du search ne se heurteraient-ils pas tout simplement à une frontière technique néanmoins régulièrement reculée, celle où la machine pourra enfin comprendre le projet humain pour en autres aligner des serps de rêve.

    Belles envolées lyriques tout de même de Rand Fishkin et bien sûr Sylvain Richard… Pour les paraphraser dans un seul trait: si le contenu is king, alors l’empathie is queen!

  6. Pour info, un compte-rendu de Sébastien Monnier de Woptimo
    http://www.woptimo.com/2013/06/retour-sur-le-smx-paris-2013/

    Intervention très intéressante (voir un peu flippante) de Rand Fishkin sur l’emprise de Google qui confirme le fait que la stratégie du moteur peut tacler un site du jour au lendemain, si on n’a pas une plus-value importante pour l’utilisateur.

    Très intéressante aussi celle sur la promo des apps mobiles.

    J’ai apprécié le détail des astuces sur la structure des urls permettant de comprendre l’origine du trafic Google en not provided (l’origine Google images, vidéo, depuis la 1ere ou deuxième page, etc. étant un paramètre passé dans l’url referer), j’avais loupé ça et la présentation était d’une grande clarté.

  7. Dans le référencement naturel, il ne faut pas seulement penser “robot.” Le marketing et toutes les formes de référencement naturel doit toucher au plus près à l’humain, ses centres d’intérêts, ses besoins et ses attentes.

  8. Vincent

    D’accord avec Gabriel : la dimension humaine n’aurait jamais du être perdue de vue, c’est l’essence même d’internet.
    Je ne suis pas loin de penser qu’un des bons cotés d’acteurs comme Google, si peu désintéressées que soient leurs intentions comme le dit Monica, c’est qu’ils obligent à re-penser Humain !
    Et comme vous le dites, c’est bien une question de culture. J’ai parcouru le livre que vous citez : oui, ça va changer beaucoup de choses !

  9. L’avenir du SEO, c’est l’utilisateur ? On est d’accord !

    Mais ce qu’il serait intéressant de savoir, c’est la part attribuée aux clients dans les tâches dédiées à leur site.

    Selon vous, qui rédige les contenus ? Le référenceur ou le client ? Qui décide de ce qui doit être rédigé ?

    Le référenceur doit-il être rédacteur web en plus d’être intégrateur web ?

    Parfois, le client lui-même ne comprend pas un mot de cette histoire de stratégie de contenus qui est au coeur de la relation entre l’entreprise et sa cible.

    Il y a une culture à transmettre en effet. Avez-vous des retours à ce sujet ?

  10. Didier

    Les contenus prennent une vraie valeur sur le web. Leur qualité, leur pertinence sont désormais des éléments décisifs pour l’image de l’entreprise. Et ça va bien plus loin que son positionnement dans les moteurs.

    La façon de s’exprimer, que ce soit sur un site corporate, les réseaux sociaux, un blog… confère à la marque sa crédibilité, son image… En ce sens, la forme est aussi importante que le fond. Un bon contenu mal présenté, c’est comme servir un bon dessert dans une assiette sale ou ébréchée… Ce n’est pas très appétissant. Du coup, même si on a faim, comme l’accès à l’information est pléthorique… On risque d’aller se servir ailleurs !

    C’est certainement un des éléments forts de cette nouvelle culture numérique que vous évoquez. En matière de référencement, même si Google force un peu la main des SEO, au final, c’est quand même une bonne chose.

  11. Corinne

    Dommage que certains découvrent seulement quand Google se fache qu’il faut d’abord penser a l’internaute !
    Même si c’est vrai que l’internet à ses débuts a laissé croire que tout était permis !
    C’est sans doute de bonne guerre de se laisser aller à la facilité. Mais il semble bien en effet que la culture numérique ce soit la prise de conscience de chacun de sa citoyenneté, y compris sur le web !

  12. Tiens, c’est drôle, ce mot “Empathie” est le mot à la mode aussi en management et SMO, décidément !

    En tout cas, l’idée de faire des sites web pour les utilisateurs et non les robots est une idée qui existe depuis plus de 10 ans, mais ça monte tout juste au cerveau, grâce/à cause du fameux zoo de Google !

  13. Entreprise Numérique

    @ Denis
    En effet, il est utile de prolonger cette réflexion. On peut le faire par exemple sur ce site http://www.questionner-le-numerique.org/ qui, s’interroge sur les questions que pose le numérique. Toutes les contributions sur ces thématiques sont les bienvenues.

    @ AxeNet
    En soignant la forme, R. Fishkin a effectivement apporté beaucoup de pertinence au fond de sa démonstration. Ce que l’on néglige un peu parfois chez nous. Cohérent en plus : il prône l’empathie, il en donne !

    @ Wilfried
    Oui, le SMX est une excellente source de culture numérique ! Et très utile pour les entreprises qui voudraient mieux comprendre pourquoi leur positionnement sur le web est de plus en plus stratégique !

    @ Gabriel
    Certes, le web revient vers les fondamentaux d’internet. Il avait allumé la mèche de la culture numérique !

    @ Monica
    Belle formule ! Et bonne idée de « marier » ainsi contenu et empathie.

    @ SEO
    Qui rédige les contenus ? Est-ce que cela ne devrait pas être celui qui connait le mieux son entreprise : le client ? Même s’il n’a pas de compétences rédactionnelles particulières, il peut soit en recruter en interne, soit les sous-traiter, mais c’est sans doute lui qui peut le mieux faire partager la culture de son entreprise ? Bonne question en tout cas.

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