Transformation numérique du secteur public

A l’occasion de la publication de son rapport sur la transformation numérique du secteur public, le CIGREF a rassemblé la presse et les Directeurs des Systèmes d’Information de ses entreprises membres. La centaine de personnes présentes a démontré, s’il était besoin, l’intérêt que suscitent les mutations auxquelles sont confrontées les organisations face à l’évolution numérique en cours, qu’elles appartiennent au secteur privé ou public.

Pascal Buffard, vice-président du CIGREF a rappelé la genèse de cette étude 2010, présentée sous le titre : « le secteur public à l’heure de la transformation numérique ».

« C’est un thème qui nous tient énormément à cœur au CIGREF depuis de nombreuses années. Le sujet de « la création de valeur par l’usage des systèmes d’information » est un sujet sur lequel nous travaillons depuis de très longtemps. Et nous avions, à la fin de l’année 2009, déjà publié avec Capgemini Consulting, une étude « le prochain défi pour les entreprises » qui a démontré qu’il existait un lien entre la performance des entreprises et l’usage efficace qu’elles faisaient de l’information et la maturité de leur fonction SI.

Trois niveaux de maturité

Nous avions alors interrogé plusieurs centaines d’entreprises dans le monde, dont une centaine en France, entreprises et organismes publics. Nous avions démontré qu’il y avait différents niveaux de maturité liés à leur capacité à créer de la valeur à travers l’usage de leurs systèmes d’information. Nous avions identifié trois niveaux de maturité. Le premier que nous avions qualifié « d’utilitaire technologique ». Dans ces entreprises existait une gestion très rigoureuse des couts et donc une fonction que l’on pouvait qualifier de « support » concernant la fonction système d’information.

Le deuxième niveau de maturité que nous avions qualifié de « centre de services », où la maturité était plus élevée et où existaient, au sein de ces entreprises, des relations structurées de type clients-fournisseurs.

Et dernier niveau de maturité que nous avions qualifié de « technologies métiers », où les fonctions système d’information avaient développé de véritables relations de partenariat et où le système d’information était reconnu comme un facteur de différenciation et un facteur de compétitivité.

Ces niveaux de maturité étaient à peu près équitablement répartis dans la population des entreprises et également dans le secteur public. Il n’y avait donc pas de différence fondamentale en première approche entre les entreprises du secteur privé et le secteur public.

Cette année, nous avons souhaité donner un prolongement à cette étude, toujours en partenariat avec Capgemini Consulting. L’étude 2010 a été menée sous le leadership de Daniel Urbani, DSI de Pôle Emploi (et l’un de nos collègues au Conseil d’administration du CIGREF), et Cyril François qui est vice-président de Capgemini Consulting.

Nous sommes tous concernés, en tant que responsables mais aussi en tant que citoyens par ces évolutions et ces nombreuses et importantes transformations que nous vivons tous les jours dans notre vie ».

Pour illustrer les évolutions en cours dans le secteur public, Christian Charpy, Directeur Général de Pôle Emploi, est venu porter témoignage de la transformation numérique de ce service public et Jérôme Filippini, tout récemment nommé Directeur Interministériel des Systèmes d’Information et de Communication de l’Etat (DISIC), s’est exprimé sur la démarche de transformation numérique au sein des différents services publics de l’Etat.

A l’issue de l’ensemble des témoignages et de la table ronde rassemblant les acteurs de cette étude, Bruno Ménard, Président du CIGREF, a pu conclure :

« le secteur public à l’heure de la transformation numérique ». Ce thème est sectoriel… mais l’est-il vraiment au vu des enjeux que vous avez mis en valeur aujourd’hui ?

Une réflexion au cœur-même des activités

Il a été dit quelque chose de très frappant : « la réflexion sur la dématérialisation et l’administration numérique n’est plus une réflexion en support des activités, mais une réflexion au cœur des activités ». Il est vrai que dans les entreprises privées, un des messages de fond que nous adressons aux entreprises privées, c’est que la stratégie numérique n’est pas une stratégie complémentaire ou accessoire, mais une stratégie qui est au cœur de la stratégie de l’entreprise. C’est encore plus frappant de l’entendre de votre part !

Christian Charpy et Jérôme Filippini ont fait des interventions extrêmement percutantes par leur maturité en termes d’approche des enjeux des systèmes d’information. A les écouter je me dis que parfois, dans le domaine privé où l’on croit avoir de l’avance, peut-être que finalement certains ont un peu de retard !

On a coutume de dire que « le numérique abolit les frontières ». Il est vrai que sa capacité à connecter les individus, les situations entre elles, est un apport qui décuple encore les possibilités de l’informatique, des systèmes d’information et maintenant du numérique. On a eu beaucoup d’exemples d’abolition des frontières entre les organisations. Et vos exemples étaient très significatifs. L’abolition des frontières entre les administrations et les citoyens, la simplification des relations avec des exemples très aigus… Vous avez  aussi évoqué la transversalité au sein de l’Etat. Le numérique apporte des possibilités entre les différents organismes pour faire des choses en commun de manière plus efficiente, et avec une notion d’excellence.

Les mots employés, valeur, gouvernance, pilotage, compétences… sont les mêmes que dans le domaine privé. Ce sera peut-être là ma conclusion. Les frontières qui s’abolissent, ce sont aussi celles entre le monde privé et le monde public dans la manière de tirer partie du numérique, dans la manière de développer des visions numériques, des stratégies numériques. Dans la manière de développer ces entreprises numériques, qu’elles soient publiques ou privées, avec une culture numérique qui est vraiment une fondation pour une ouverture, pour un partage.

Poursuivre le dialogue entre secteur privé et secteur public

Si j’avais un souhait pour clôturer cette présentation d’une qualité remarquable, je dirai que ces travaux qui ont été menés n’appellent qu’une chose, c’est à continuer ! Poursuivre les partages pour voir comment développer des pratiques communes entre le secteur public et le secteur privé, entre les DSI des deux mondes. Cette convergence entre nos préoccupations et les enjeux liés est peut-être vraiment l’élément le plus frappant de cette matinée.

Merci de votre présence marquée par votre attention et votre écoute. Nous souhaitons vous offrir des enseignements et des réflexions sur les transformations et les mutations en cours. Votre présence à tous marque que nous sommes sur la bonne voie.

Pour finir, un mot d’encouragement pour que vous nous aidiez à diffuser cette bonne parole, pour encourager l’ensemble des dirigeants publics ou privés à investir dans le numérique afin de développer ces transformations essentielles pour nos sociétés de demain ».

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