Lorsque l’entreprise devient numérique, sans limite matérielle, que l’on ne distingue plus véritablement de ligne de démarcation entre elle et ses clients, que son identité même est en pleine mutation, que devient sa stratégie d’entreprise ?
A l’origine de l’informatisation des entreprises, en 1970, l’informatique était considérée comme un outil. Lorsqu’à leur tour les systèmes d’information se développent, leur objet premier est de rendre plus efficace l’activité commerciale de l’entreprise. Vingt ans plus tard, l’informatique fait partie intégrante de l’environnement de l’entreprise qui a dû faire évoluer ses modes de travail. Déjà, la question s’est posée de savoir comment gérer cette « entreprise nouvelle » avec ses processus nouveaux, ses pratiques nouvelles.
Aujourd’hui, ces évolutions sont plus rapides, plus larges. Les contours s’effacent entre les vies personnelles et professionnelles, les technologies elles-mêmes se fondent avec les usages. Des fusions qui génèrent de la confusion !
Où se trouvent les sphères de pouvoir et de connaissance pour l’entreprise dans ce nouvel univers ? Quelle est la taxinomie de la blogosphère (au sens large de communauté virtuelle) ? Selon son secteur d’activité, l’entreprise numérique va devoir combiner la compréhension de plusieurs types de réseaux de pouvoir et de connaissance.
Les flux de données produits par les communautés, clients, partenaires, utilisateurs, obligent à repenser l’équilibre indispensable entre sécurité et liberté. L’influence des communautés porte tant sur l’offre, que sur la réputation, l’image, la valeur de la marque. Les modes d’expression instantanés en ligne, « think out loud », blogs, forums, Facebook, Twitter et toute la galaxie des réseaux, accélèrent le temps.
Les défis s’accumulent pour les dirigeants d’entreprises. Ces phénomènes en profondeur affectent la stratégie de l’entreprise, l’obligent à repenser son modèle d’affaires.
Demain, c’est déjà aujourd’hui !
Si le temps s’accélère, faire évoluer une stratégie d’entreprise c’est un peu comme faire changer de cap un énorme cargo… l’entreprise ne doit-elle pas anticiper au plus vite la mise en place d’une stratégie numérique, ne serait-ce que pour tenir compte de l’effet d’inertie lié à un tel changement de cap ?
Pilote de l’atelier “Conduite du changement “au sein du Club des pilotes de Processus, je ne peux qu’être d’accord avec vous. L’entreprise doit accompagner la numérisation des SI et l’automatisation des process associés tout en permettant à ces acteurs d’ajouter plus de qualité (et non uniquement plus de quantité…).
L’enjeu est donc non seulement de numériser mais surtout d’ajouter de la valeur!
Marc BOSVIEUX
Vers une gouvernance numérique d’entreprise ?
A une stratégie SI était associée une gouvernance SI.
A une stratégie numérique d’entreprise, il conviendra d’établir une gouvernance numérique d’entreprise.
Quel sera son contenu ? Certains estiment que le qualificatif “numérique” serait une régression ontologique par rapport à “informatique” en relevant à juste titre que numérique convoque une série de 0s et de 1s tandis que “informatique” mentionne immédiatement et directement information.
Pour ma part, j’aime bien ce changement terminologique car il invite à repenser.
Ainsi on pourrait inclure la problématique épineuse de la propriété intellectuelle dans une gouvernance numérique d’entreprise.
Les frontières avec le client sont brouillées, les frontières avec les fournisseurs / prestataires sont brouillées, les frontières géographiques sont brouillées, les besoins en capitaux sont moindre car on est d’avantage en coût de fonctionnement (souvent variables) qu’en coût d’investissement.
Tout est à ré-inventer ou a minima à faire très fortement évoluer. L’époque est enthousiasmante !
Et si le temps était venu à la rematérialisation!
Les imprimantes 3D arrivent (au sens propre) à matérialiser des volumes jusqu’à présent uniquement visibles sur écran
Notre monde de services “immatériels” doit aujourd’hui rendre toutes ces activités “visibles” afin que chacun se rende compte du réel “parcours” des activités nécessaires à la productio et la livraison d’un service à un client. Les dernières méthodes d’organisation rendent cela possible