Eduquer aux métiers du numérique, les entreprises engagées

education-numeriqueEduquer et former aux métiers du numérique : le Président du CIGREF explique l’engagement des grandes entreprises

Historiquement, le CIGREF se positionne comme un carrefour d’échange et d’orientation sur l’entreprise au cœur du monde numérique. Son ambition est de « promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance ». Serait-il possible de promouvoir cette source d’innovation et de performance sans penser, en amont, les métiers et les ressources humaines de l’entreprise numérique ?

Invité par l’association Pasc@linelors de son Assemblée générale, Pascal Buffard, Président du CIGREF a rappelé cet engagement du CIGREF en matière de formation aux métiers du numérique et des systèmes d’information. 

P-Buffard2« Sur le plan international, le CIGREF est présent depuis 2007 au Comité de Pilotage des projets européens sur les compétences numériques : l’ICT Skills Workshop. Dans cette instance, avec Pasc@line qui nous a rejoints il y a quelques années, nous défendons la vision des entreprises françaises en termes de définition des compétences numériques et des métiers des systèmes d’information, mais aussi de leur traduction dans les organisations et les cursus de formation ».

Il a rappelé également la genèse de cet engagement vers la culture numérique. Prolongement logique de son expérience de plus de 40 ans acquise en tant que réseau de grandes entreprises engagé par l’histoire de l’informatique, des systèmes d’information et des technologies numériques.

Il a rappelé également la genèse de cet engagement vers la culture numérique. Prolongement logique de son expérience de plus de 40 ans acquise en tant que réseau de grandes entreprises engagé par l’histoire de l’informatique, des systèmes d’information et des technologies numériques.

Cette expérience s’est traduite par des ouvrages, notamment le dernier « entreprises & cultures numériques ». Ouvrage dans lequel le CIGREF a développé « une représentation partagée des transformations culturelles en cours au sein de nos organisations et liées au numérique ». Pascal Buffard précise les fondamentaux définis dans ce livre comme :

– La culture numérique se caractérise par le partage de l’information et de la connaissance entre les acteurs internes et externes de l’entreprise. A ce titre, elle construit une intelligence collective, source de nouvelle création de valeur pour l’entreprise.
– Cette culture numérique transforme les modes de management et l’organisation du travail en favorisant les échanges horizontaux et la production de liens, la reconnaissance par les pairs, fondée sur la compétence plutôt que sur le rang hiérarchique.
– Elle est portée par les femmes et les hommes de l’entreprise, réunis autour d’une vision partagée et cohérente. Ces hommes et ces femmes reconnaissent la confiance comme valeur fondamentale de bonne gouvernance de l’entreprise.

On le constate, cette mutation des grandes entreprises au sein du monde numérique génère de profonds changements sur leurs stratégies, leurs modèles d’affaires et leur gouvernance. Ces transformations modifient l’image de l’entreprise, ses modes de management, ses leviers de croissance, ses processus de création de valeur. Les travaux de Fondation CIGREF, déjà dans ses deux premières vagues de projets publiés sous forme d’Essentiels, en tracent les premiers contours.

Les nouvelles compétences de l’entreprise numérique

Les nouveaux challenges du « numérique » font également appel à de nouvelles compétences. Les Directions des Systèmes d’Information, nourries par la « culture informatique », sont naturellement porteuses des gènes de la « culture numérique ». C’est un enjeu majeur pour les DSI de former les talents nécessaires pour qu’elles soient en mesure d’intégrer le numérique dans leur stratégie et dans leur organisation.

Pascal Buffard revient sur la nécessité d’agir en matière de formation à ces nouvelles compétences : « depuis maintenant plusieurs années, le CIGREF accompagne les entreprises dans leur démarche de formation des managers et collaborateurs, par la mise en place de nombreuses formations avec les grandes écoles et les universités. Certaines sont d’ailleurs membres de Pasc@line comme L’EMSI (Ecole de Management des SI de Grenoble Ecole de Management) avec qui le CIGREF a élaboré, depuis 2005, un ensemble de formations continues et initiales visant à former les DSI de demain. Plus récemment, le CIGREF vient de lancer avec le CNAM, « L’Institut de la Transformation Numérique des Entreprises » ou ITNE. L’ITNE a pour but d’accompagner les organisations et leurs dirigeants à comprendre les tendances liées à la dimension numérique, préparer l’avenir, innover et maîtriser chaque composante numérique tout en assurant la cohérence d’ensemble. L’institut traite donc de la transformation numérique sous forme pluridisciplinaire et s’adresse prioritairement aux dirigeants et managers des directions fonctionnelles et opérationnelles de l’entreprise ».

Un nouvel e-leadership pour les nouvelles compétences au sein de l’entreprise numérique

Ces mutations transforment les compétences des collaborateurs et induisent un nouveau type de e-leadership, que Pasc@line a défini dans son dernier rapport comme étant « un ensemble de capacités techniques, méthodologiques et humaines nécessaires pour exploiter les opportunités liées à internet et aux technologies de l’information, dans un contexte de pilotage d’équipes multiculturelles et mondialisées ».

Pour Pascal Buffard, cet e-leadership doit : « …impulser une dynamique de bonnes pratiques, savoir impliquer et motiver, favoriser toutes les idées et les idées de tous, mais aussi prendre en compte les risques et les résistances associés à la collaboration. Sur les bases d’une bonne vigilance numérique, qu’il faut installer dans les pratiques, les collaborateurs peuvent alors exprimer, capter et challenger de nombreuses idées pour améliorer la performance de l’entreprise. Cela dit, l’instantanéité liée aux ressources numériques n’occulte pas les actions de l’entreprise à long terme. Cette dernière s’appuie sur les opportunités offertes par le numérique sans pour autant ignorer les effets négatifs de ses activités. Il appartient aux grandes entreprises de mesurer les conséquences de ces changements sur le long terme, et de savoir choisir et adapter ces propositions de valeur à leur responsabilité sociale ».

L’acquisition de compétences, un enjeu économique pour la France et l’Europe

La réussite économique de notre pays, voire de l’Europe, nécessite une population bien formée, qui lui permette de livrer une concurrence efficace dans une économie mondiale de la connaissance. La question de l’enseignement de la connaissance et de l’acquisition de compétences est donc une des questions importantes que pose le numérique. Elle se pose de deux manières différentes :

« D’un côté, les entreprises doivent évoluer pour pouvoir accueillir et tirer parti des nouvelles générations qui feront leur futur. Ce qui signifie, former les salariés, lancer des démarches de transformation numérique, changer les modes de management, adapter les processus et les usages des nouveaux outils numériques. Et toutes les actions du CIGREF en sa qualité de Réseau de Grandes Entreprises, sont réalisées dans ce sens. Elles visent des entreprises performantes au cœur du monde numérique, afin de préparer l’avenir, d’innover et de maîtriser chaque composante numérique tout en assurant la cohérence d’ensemble.

De l’autre côté, il faut former et enseigner aux jeunes générations, au-delà des usages, les spécificités liées au numérique. Cela signifie de les familiariser avec l’informatique, le développement, l’architecture et les réseaux. Mais aussi la sécurité, les risques, l’éthique liée au numérique et les problématiques de droit, de propriété, d’image ou de de vie privé vs professionnelle« .

Transformation numérique, des valeurs, une éthique…

La réussite de la transformation numérique de l’entreprise oblige à un recentrage sur les valeurs propres à la culture numérique et une mise en perspectives des questions éthiques qu’elle soulève. Ces questions ont d’ailleurs fait l’objet d’un colloque organisé par le CIGREF. Une des dimensions majeures évoquées par chaque intervenant a été la confiance. Ce qu’a rappelé Pascal Buffard :

« La confiance devient une valeur centrale dans le monde numérique caractérisé par l’incertitude, la dématérialisation et la vitesse. Elle est non seulement nécessaire pour lier des communautés de travail en réseau mais aussi indispensable aux transactions avec les clients et les autres partenaires. La confiance est également partie prenante de l’e-réputation. Elle constitue une préoccupation majeure de la protection des données. En somme, elle devient une valeur fondamentale de la bonne gouvernance de l’entreprise ».

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1 Association pour « promouvoir les formations et les métiers du numérique auprès des jeunes générations ».

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