Economie numérique, le capital se fonde sur la connaissance…

capital-connaissance-numeriqueLes nouvelles valeurs de l’économie numérique

Dans le cadre de sa Conférence internationale de mai dernier « Growth and Competitiveness – Maximizing the Benefits of Knowledge – Based Capital », l’OCDE a souligné qu’investissement et croissance reposent désormais de plus en plus sur la connaissance, le capital immatériel de l’entreprise. Dans certains pays de l’OCDE, les investissements concernant le capital immatériel sont aussi importants que ceux concernant le capital tangible comme les équipements ou l’immobilier. Ce constat reflète une évolution sur le long terme de l’économie et de la croissance.

De nouveaux défis pour optimiser l’avantage économique de la connaissance

Une telle transformation numérique suppose de nouveaux défis pour les dirigeants d’entreprises dont les modèles d’affaires sont plus habitués à fabriquer de la croissance basée sur le capital physique. De nouveaux défis également pour adapter les mesures de ces nouvelles valeurs, de leurs performances, de leurs impacts socio-économiques. L’OCDE a d’ailleurs mis en place un projet d’étude sur deux ans afin d’une part, de valider le fait que le « Knowledge Based Capital » (KBC) est bien une nouvelle source de croissance et d’autre part, pour « améliorer la compréhension des défis actuels et émergents en matière de politique, dans les domaines tels que la fiscalité, la concurrence, les droits de propriété intellectuelle, les données personnelles, et l’information d’entreprise… ».

Optimiser le partage de connaissances

Au fil des travaux conduits par notre Programme de recherche « ISD », dont Les Essentiels ont été publiés, on constate que les technologies de l’information et leurs usages ont véritablement fait évoluer la manière de gérer les connaissances et de créer de l’innovation. Des solutions pour accroître la créativité en entreprise ont été étudiées, montrant comment améliorer la performance et l’agilité d’une entreprise, comme par exemple :

Ecologie de la connaissance et innovation ouverte
L’influence des technologies de l’information sur la performance des entreprises

« Les technologies de l’information renforcent à la fois l’intensité et la diversité des connaissances.
Dans des travaux précédents, les auteurs de cette étude ont mis en évidence qu’une augmentation en intensité des connaissances améliorait la performance moyenne des entreprises, tandis qu’une hausse de la diversité des savoirs réduisait les écarts de performance
».

Les places de marché de connaissances internes
Comment optimiser la créativité collective en entreprise ?

« Ces marchés de la connaissance permettent de mettre en relation ceux qui cherchent une connaissance avec les sources d’information, mais aussi de générer, combiner et classer des idées, voire de développer, de nouveaux produits et services. Ils facilitent la réutilisation de l’information existante, la création d’information et l’usage efficace des sources d’information, notamment du temps des experts ».

Partage de connaissance et création d’emplois

Au cours de la Conférence de l’OCDE, une nuance a cependant été apportée quant à l’impact du numérique sur la création d’emplois, comme l’explique le professeur Ahmed Bounfour 1 :

« La conférence a souligné combien le numérique présente un enjeu économique pour les entreprises, mais également sociétal, en particulier en termes de création d’emplois. Il a été souligné que Google, Facebook et d’autres… certes créent des liens, captent de la valeur, mais ne créent pas beaucoup d’emplois.
Comme l’a souligné la Professeur Kiyoshi Kurosawa, en ouverture de la conférence, nous avons affaire à un monde de 7 milliards d’habitants, informés en temps réel de ce qui se fait, avec des hommes et des femmes capables d’exprimer leur mécontentement et leur désapprobation, et des classes moyennes et moyennes supérieures en attente d’emplois pour elles-mêmes et leurs enfants.
La problématique de l’emploi et de la dignité est un problème global. C’est notamment dans ce contexte qu’il convient de considérer la diffusion des usages numériques. On peut donc supposer qu’à partir de là, des solutions coopératives mondiales s’imposent
».

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Professeur Université de Paris Sud 11, titulaire de la Chaire européenne sur le management de l’immatériel, Coordinateur du Comité Scientifique de la Fondation CIGREF

Rapport de synthèse de la conférence de l’OCDE « Knowledge – Based Capital »

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