La 21ème édition de la conférence annuelle Global Forum s’est tenue les 12 et 13 novembre à Stockholm, sur le thème cette année : « Sharing a Connected Digital Future : Visions, Challenges, Opportunities for Organizations and People in a Smart Wolrd ».
Organisé par ITEMS* en partenariat avec Vinnova*, Global Forum a notamment pour objectif de favoriser de nouvelles initiatives internationales, de contribuer à la promotion des Technologies de l’Information et de la Communication pour façonner le monde numérique. Global Forum réunit des leaders de l’industrie, de hauts responsables politiques, des leaders de la société civile, des entreprises internationales, des membres de la Commission européenne et des spécialistes universitaires de plus de 30 pays.
La conférence accueillait cette année la Fondation CIGREF pour présenter les résultats de la première vague de ses projets de recherche, lors de la session d’ouverture du 13 novembre « Smart policies for Innovation and Open Innovation ». Cette session était présidée par Göran Marklund, Directeur Général Adjoint de Vinnova, et modérée par Jay E Gillette, Professeur en Sciences de la communication et de l’information à Ball State University (USA).
Le Professeur Ahmed Bounfour, Université Paris-Sud, rapporteur du programme de recherche ISD, a présenté les résultats du programme de recherche ISD autour du thème « Open innovation and the design of the 2020 enterprise : acceluction in action ».
Après une présentation des objectifs généraux du programme international de recherche ISD, Ahmed Bounfour a présenté une mise en perspective des premiers résultats articulée en 4 points :
- l’importance de raisonner en termes d’espaces de création de valeur ;
- l’accélération numérique et la contraction de l’espace-temps ;
- l’importance de passer du lean production à l’accéluction
- l’importance de l’équivalence des normes.
Il a ensuite présenté les espaces de l’Accéluction, définie comme un mode de production caractérisé par la production accélérée des liens. Par rapport au lean production, l’espace de l’accéluction est un espace élargi aux ressources des concurrents, des complementors et de la société en général. Par ailleurs, l’accéluction se caractérise par une grande instabilité des rôles des acteurs. La topographie de l’accéluction montre ses implications pour l’innovation ouverte : l’entreprise de 2020 est une entreprise accéluée, qui se doit d’établir des liens entre ses ressources internes, mais également le marché, les communautés, les formes hybrides et les espaces sociétaux. Ces les liens pouvent être tantôt transactionnels, tantôt organiques ou hybrides.
Bror Sarmelin, de la Commission européenne (conseiller, Systèmes d’innovation, DG Connect), a présenté l’initiative Horizon 2020 en insistant sur l’importance de développer une approche de l’innovation ouverte allant au-delà du crowdsourcing et d’autres pratiques déjà identifiées. Il a par ailleurs rappelé l’importance de l’expérimentation et de la prise de risque, y compris au plan sociétal.
Yoshio, Tanaka, Professeur à la Tokyo University of Sciences et Conseiller Emérite de l’Institute of Advances Industrial Science and Technology, a exposé la question des conflits entre l’innovation et un certain nombre de problématiques sociétales et environnementales au titre desquelles l’emploi et le développement durable en particulier.
Michael Stankosky, Professeur à la George Washington University, a quant à lui insisté sur l’importance d’une vision globale des stratégies d’innovation, en particulier sur l’importance de développer une vision à la fois coordonnée et cohérente.
Le sénateur Pierre Laffitte, Président de la Fondation Sophia Antipolis, a rappelé que les grands problèmes d’aujourd’hui sont en grande partie dus à la spéculation financière et à une vision « court-termiste ». Selon lui, il est important pour l’Europe de développer une vraie politique d’innovation centrée sur les entrepreneurs. A l’appui de sa démonstration, il a cité une récente recherche conduite par la Fondation Sophia Antipolis sur les besoins des entrepreneurs. Contrairement à ce qui est généralement affirmé, les besoins des entrepreneurs concernent surtout le lien entre l’innovation et le marché, définissant un besoin de compétences en marketing adaptatif (flexible marketing).
Peteris Zilgavis, Chef d’unité à la Commission européenne, a présenté les pratiques d’e-santé en Europe en indiquant que les besoins de solutions innovantes sont importants, alors que les pratiques à ce niveau sont encore balbutiantes.
Après les interventions des panelistes, Madame Edith Cresson, ancien premier ministre, est intervenue en tant que discutante. Elle a souligné le caractère stimulant et novateur des interventions. La philosophie des liens développée au cours de cette session lui est apparue comme une nouvelle approche de l’innovation, de même que la question du temps et de l’espace. Le concept d’accéluction pour caractériser le design de l’entreprise 2020 s’inscrit dans cette approche. En s’appuyant sur l’ensemble des interventions, Madame Cresson a souligné, à l’attention des décideurs publics, le changement fondamental dans la nature des missions. L’innovation est désormais l’affaire de tous.
Pour Goran Maklund, les développements de la session étaient importants pour l’agenda européen Horizon 2020. Ils seront utiles à la définition de la stratégie d’innovation.
Les résultats du programme international de recherche ISD ont été perçus comme une contribution conceptuelle et opérationnelle importante à l’agenda européen 2020.
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* ITEMS International est une société de conseil indépendante basée à Paris. Elle rassemble des associés et consultants de haut niveau dans les secteurs de l’Internet, des Telecoms, de la Télévision et des Systèmes d’Information.
* VINNOVA, agence gouvernementale suédoise pour les systèmes d’innovation.
