Pour approcher les enjeux
du numérique
La démarche prospective engagée par la Fondation CIGREF pour tenter de définir ce que pourrait être « le design de l’entreprise de 2020 » doit permettre aux dirigeants d’anticiper de nouveaux modèles d’affaires. Une anticipation indispensable !
La réflexion prospective est un exercice difficile, surtout si l’on en croit la célèbre formule de l’économiste britannique J.M. Keynes : « l’inévitable n’arrive jamais alors que l’inattendu arrive toujours » ! Alors certes, le changement est réputé difficile. Mais plus que jamais sans doute, ne pas évoluer dans le monde numérique serait fatal ! Les travaux de recherche du programme ISD visent à aider les dirigeants à mieux cerner l’inattendu… et ainsi mieux cerner les enjeux du numérique. L’un d’entre eux, c’est la mobilité !
La mobilité, un enjeu identifié
Les gens veulent se déplacer, et ils ont besoin d’outils.
Nous devons nous préparer à réaliser la valeur de la mobilité.
C’est déjà dans nos pensées.
Professeur Namjae Cho
L’un des projets de recherche ayant déjà livré leurs résultats avait pour thème « l’Utilisation des téléphones intelligents comme vecteurs d’innovation dans la coordination organisationnelle » (The Use of Smart Mobile Equipment – Smartphone – for the Innovation in Organizational Coordination: Analysis of the Relationship between Task Characteristics and the Use of Mobile Office Systems).
Pour le Professeur Namjae Cho, qui enseigne le management à l’Université de Hangyang (Corée du Sud) et a conduit ce projet : « La réduction des coûts de coordination apportera plus de mobilité menant à ce que l’on appelle l’économie nomade ». Il existe de nombreuses technologies liées à la mobilité que les entreprises souhaitent utiliser. Pour autant, il suggère aux dirigeants d’entreprises de « bien comprendre la nature des tâches avant de concevoir et d’adopter les différentes fonctions des bureaux mobiles ».
L’équipe de chercheurs a voulu savoir comment les technologies liées à la mobilité peuvent s’intégrer et supporter les tâches à réaliser. Ils se sont interrogés sur l’adéquation entre les caractéristiques des tâches et la nature de la technologie utilisée. Le Professeur Namjae Cho explique qu’il existe trois grandes caractéristiques de tâches : « l’incertitude, la complexité et la volatilité, auxquelles nous avons ajouté la mobilité qui apparaît comme une caractéristique fondamentale influençant fortement l’usage ».
Il ajoute qu’il faut également identifier les postes aujourd’hui fixes, mais qui sont amenés à devenir mobiles dans l’avenir. « En favorisant cette mobilité, sans sacrifier la productivité, on crée de nouvelles opportunités. Lors d’une interview, un manager déclarait : aujourd’hui, 30% de nos employés sont en situation de mobilité, c’est-à-dire qu’ils travaillent hors de leur bureau. Dans 5 ans, la proportion sera exactement inverse, seuls 30% des employés travailleront à leur bureau, les autres seront en situation de mobilité. Il faut donc fournir des technologies adéquates pour ces collaborateurs ».
Le Professeur Namjae Cho a évoqué le projet de recherche The Use of Smart Mobile Equipment lors de son passage à Paris…
Avec la mobilité, on change le rôle et la culture de tous les employés d’une entreprise…